Le vrai du faux. Non, la vie de cet enfant ne dépend pas de vos partages sur Facebook
Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, l'image détournée d'un enfant malade.
Des dizaines de milliers de comptes Facebook français ont partagé cette image émouvante. On y voit une petite fille souriante allongée sur un lit d'hôpital. L'un des comptes Facebook à l'origine de cette élan de solidarité (300 000 partages en deux mois) est accompagné de ce commentaire : "Elle reçoit un dollar chaque fois que cette photo est partagée. L'argent va vers sa greffe de rein."
Le seul enjeu : gagner des abonnés
Ainsi, pourquoi ne pas partager cette photo puisque cela ne coûte rien et que cela peut sauver la vie d'un enfant ? Cette publication s'inscrit en réalité dans une longue liste de faux appels à la solidarité sur les réseaux sociaux. Leurs auteurs volent des images poignantes sur les réseaux sociaux pour recueillir le plus de popularité possible. Il peut s'agir de photos d'enfants malades ou encore de personnes handicapées. À chaque fois, il est demandé aux utilisateurs de partager ou de "liker" les publications pour montrer sa solidarité, son empathie ou pour apporter son aide financière sans débourser un centime.
Sauf qu'aucun réseau social ne reverse lui-même de l'argent en échange d'un llike ou d'un partage. Il s'agit surtout d'un moyen pour les comptes ou les pages Facebook qui publient ce genre d'images de récupérer des abonnés, car la popularité sur les réseaux sociaux peut se vendre très cher. Actuellement, une page avec 600 000 abonnés se vend à près de 10 000 dollars. Encore une fois, si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit.
La petite fille sur cette photo s'appelle Ana Flavia Bastos. C'est une jeune Brésilienne de cinq ans. Elle vit dans la région de Curitiba, dans le sud du pays, et souffre d'une leucémie. L'été dernier, l'hôpital qui l'a accueillie manquait de sang et de plaquettes pour réaliser des transfusions. Sa famille a donc lancé un appel sur Facebook pour que des habitants de la région viennent faire des dons. D'après sa mère, 200 personnes ont répondu à cet appel. Depuis, la petite Brésilienne est sortie de l'hôpital.
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