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Le vrai du faux. Non, Carrefour n'a pas exigé la fin du vol de nourriture périmée dans ses poubelles

Antoine Krempf passe au crible un fait repĂ©rĂ© dans les mĂ©dias et sur les rĂ©seaux sociaux. Ce mardi, le retour d'une fausse dĂ©claration de l'ancien PDG du groupe Carrefour.

Article rédigé par franceinfo, Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Non, Carrefour n'a pas exigé la fin du vol de nourriture périmée dans ses poubelles. (CAPTURE ECRAN / FACEBOOK)

Que dit la rumeur ? 

C'est une publication largement partagée ces derniers jours sur Facebook et Twitter. Il s'agit d'une photo de Georges Plassat, présenté comme le PDG de l'enseigne Carrefour, accompagnée d'une citation polémique : 

"Nous devons mettre un terme au pillage des poubelles de nos magasins par tous les précaires et autres vagabonds. Ces gens ont peu d'argent et ils doivent venir dépenser dans nos magasins. J'ai donné des instructions fermes aux différentes préfectures pour que les forces de l'ordre interviennent durement et sans ménagement et fassent cesser le vol du contenu de nos poubelles."

Pourquoi c'est faux

Il y a plusieurs problÚmes dans cette publication massivement partagée en ce moment sur Facebook et Twitter. Georges Plassat n'est par exemple plus le PDG du groupe Carrefour depuis juillet 2017. D'ailleurs, cette publication n'est pas récente. En 2013, elle était déjà devenue virale, poussant le groupe Carrefour a publié un démenti sur sa page Facebook : 

La récupération des déchets n'est pas du vol

Il n'y a pas de législation précise sur la question de la récupération de déchets alimentaires périmés... mais une jurisprudence. En 2015, la Cour de cassation a donné raison à une femme condamné en appel pour avoir récupéré des produits périmés dans une poubelle de magasin.

L'arrĂȘt explique clairement qu'Ă  partir du moment oĂč l'on jette Ă  la poubelle quelque chose, c'est qu'on le considĂšre comme un dĂ©chet vouĂ© Ă  la destruction, donc qu'on en abandonne la propriĂ©tĂ©. Le fait de rĂ©cupĂ©rer ce produit ne peut donc pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un vol.

C'est sur la base de cet arrĂȘt que la Cour d'appel de Montpellier a relaxĂ© en dĂ©cembre deux personnes pousuivies pour avoir rĂ©cupĂ©rĂ© de la nourriture pĂ©rimĂ©e dans les poubelles d'une supermarchĂ© de Frontignan, dans l'HĂ©rault.

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