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Le vrai du faux. Les retraités sont-ils ceux qui ont perdu le plus de pouvoir d'achat ces dix dernières années, comme le dit Fabien Roussel ?

D'après le secrétaire national du PCF, cette baisse de pouvoir d'achat est due notamment à la hausse de la CSG et la stagnation des pensions.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 70 min
Le secrétaire national du Parti Communiste Fabien Roussel lors d'un meeting autour de la réforme des retraites à Paris le 10 janvier 2023. (SAMUEL BOIVIN / NURPHOTO)

En plein débats autour de la réforme des retraites et alors qu'une grande journée d'action contre le texte aura lieu ce jeudi 19 janvier, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, alerte sur le pouvoir d'achat des plus âgés. "Les retraités sont ceux qui ont perdu le plus de pouvoir d'achat ces dix dernières années, affirme-t-il. Ils ont vu la hausse de la CSG, ils ont vu leurs pensions stagner quand l'inflation augmentait."

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Effectivement, sur la décennie 2010, le pouvoir d'achat des 65-69 ans a baissé de 7,3% en moyenne, alors que la population française globale a gagné 9,7% de pouvoir d'achat sur cette même période. C'est ce qu'on peut lire dans une étude publiée par France Stratégie, un organisme public chargé de conseiller le gouvernement. Sauf que, contrairement à ce qui Fabien Roussel, ce n'est pas parce que les retraités ont dû payer plus d'impôts, ou que leurs pensions ont stagné.

Les conséquences de la crise des subprimes

Ce sont, en réalité, les conséquences de la crise économique de 2008, aussi appelée la "crise des subprimes". À cause de cette crise, les biens immobiliers ont perdu de leur valeur, tout comme les produits d'épargne comme les contrats assurances-vie par exemple. Ces contrats ont même perdu 56% de rendement sur la période 2010-2019, selon la Fédération française de l'assurance. Or, les retraités sont la classe d'âge qui possède le plus de patrimoine immobilier et de revenus d'épargne, ils ont donc été les premiers touchés par cette baisse de valeur.

Dans le détail, l'étude de France Stratégie constate que les retraités les plus riches ont vu leur pouvoir d'achat baisser de 10% entre 2010 et 2019, alors qu'à l'inverse, il a augmenté pour les retraités les plus pauvres : 4,7%. Contrairement à ce qu'affirme Fabien Roussel, les pensions de retraite ont bien suivi l'inflation sur cette décennie 2010. Et si la CSG a effectivement augmenté, les retraités les plus modestes, eux, ne sont pas concernés.

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