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Le vrai du faux. À Paris, les plus riches consomment-ils cinq fois plus d'énergie que les plus pauvres ?

Le député de La France Insoumise Manuel Bompard et l'adjoint écologiste à la mairie de Paris David Belliard ont partagé, sur Twitter, une carte qui montre une consommation d'énergie nettement plus importante dans les quartiers plus aisés de la capitale. Voici ce qu'il faut savoir.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Vue aérienne d'un quartier résidentiel de Paris. (MINT IMAGES / MINT IMAGES)

Alors que le gouvernement présentait jeudi 6 octobre après-midi son plan de sobriété, une carte a beaucoup fait parler sur le réseau social Twitter. Le député de La France Insoumise Manuel Bompard et l'adjoint écologiste à la mairie de Paris David Belliard l'ont notamment partagée. Sur cette carte, on peut voir la consommation en énergie des logements par habitant, du bleu foncé - moins de 2000 kwh par an - , au rouge foncé - plus de 10 000. Et cela saute aux yeux : les arrondissements les plus chics sont quasiment intégralement rouges. A l'inverse, les plus populaires sont très largement bleus. "La sobriété énergétique oui, mais que les riches commencent !", commente Manuel Bompard.

Cette carte est vraie, mais elle manque de contexte. Elle fait en réalité partie d'une étude publiée en juin dernier par l'APUR, l'Atelier parisien d’urbanisme, une agence avec laquelle travaille la mairie de Paris. L'objectif de cette étude est de montrer qu'il y a de gros besoins en rénovations énergétiques des logements à Paris : plus d'un quart des résidences sont ce qu'on appelle des "passoires thermiques".

Les logements sociaux n'apparaissent pas sur la carte

Cela concerne tous les quartiers, mais pas tous les logements. Dans le parc privé, les habitations qui ont ainsi une mauvaise performance énergétique, c'est-à-dire classées E, F ou G sont surreprésentées : plus d'une sur deux. Dans le parc public au contraire, ce n'est qu'un logement social sur trois. Et d'après l'association APUR, c'est assez logique. D'abord, parce que les bailleurs sociaux entreprennent davantage de travaux de rénovation et ensuite, parce qu'il y a plus de logements anciens dans le parc privé. Et, plus des trois quarts des logements E, F ou G ont été construits avant 1948.

Or ces logements sociaux n'apparaissent pas sur la carte, et c'est sa limite : cette carte ne prend en compte que les habitations du parc privé. Il y a certes une influence du niveau de vie sur la consommation énergétique. L'étude d'APUR le dit noir sur blanc, elle est "nettement plus élevée dans les quartiers où les ménages ont des revenus supérieurs à la moyenne." Mais ce n'est que l'un des facteurs. Il faut aussi prendre en compte la taille du logement, sa date de construction et son isolation.

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