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Le nombre de lits d'hôpitaux a t-il fortement baissé sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron ? N'y a t-il plus de gynécologues dans certains départements ?

A l'heure des bilans et débats de fin d'année, franceinfo passe en revue les sujets qui divisent et démêle le Vrai du Faux. Focus aujourd'hui sur les suppressions de lits d'hôpitaux et les déserts médicaux. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le service de réanimation neurologique du CHU Pellegrin Bordeaux. (TRISTAN BARRAUX / RADIO FRANCE)

En cette période de fêtes de fin d'année, la Cellule Vrai du faux de franceinfo fait le point sur quelques sujets clivants qui peuvent animer les repas de famille. On s'arrête ce mercredi 28 décembre sur le nombre exact de lits d'hôpitaux supprimés et sur la réalité du manque de gynécologues en France. 

De nombreux lits d'hôpitaux supprimés ces dernières années ? C'est vrai !

Si on vous affirme que sous le premier quinquennat Macron, le nombre de lits a fortement baissé, vous pouvez répondre que c'est vrai. Le service statistique du ministère de la Santé indiquait il y a quelques mois que plus de 21 000 lits avaient été supprimés entre fin 2016 et fin 2021, une période qui couvre pour l'essentiel le premier mandat d'Emmanuel Macron. A la fin de l'an-dernier, les établissements de santé français avaient une capacité de 382 600 lits environ.

Cela dit, cette tendance à la baisse n'est pas nouvelle : depuis 2003, la France a perdu 18 % de ses lits. Elle comptait en effet 468 000 lits d’hospitalisation complète en 2003, ainsi que l'indique ce rapport de la DreesCe mouvement de baisse, à un rythme assez régulier, s'explique notamment par ce qu'on appelle le "virage ambulatoire", la volonté de développer des alternatives à l'hospitalisation complète. On est par exemple soigné, opéré à l'hôpital mais on dort ensuite chez soi. Il s'explique aussi parfois par un manque de personnel, avec des situations très variables selon les départements.

Plusieurs départements privés de gynéco ? Pas tout à fait.

Si on vous affirme que dans plusieurs départements français, il n'y a plus du tout de gynécologues, vous pouvez répondre que, dit ainsi, c'est faux. Le point de départ de cette idée, restée dans certains esprits, est une déclaration de Marine Le Pen, qui affirmait l'an dernier que treize départements ne comptaient plus aucun gynécologue. Elle faisait en fait référence à la catégorie des gynécologues-médicaux qui suivent les femmes tout au long de leur vie. Et là, effectivement, treize départements en étaient complétement dépourvus selon le Conseil national de l'ordre des médecins.

En revanche, les gynécologues obstétriciens qui s'occupent de la grossesse et de l'accouchement, mais qui suivent également les autres moments de la vie des femmes, sont, eux, implantés dans tous les départements et leur nombre a plutôt tendance à augmenter.

Cela veut pas dire pour autant qu'il est facile d'obtenir un rendez-vous, de s'y rendre et de le financer. L'association UFC Que choisir pointait le mois dernier le fait que près d'un quart des femmes (23,6%) vit dans un désert médical gynécologique, entendu comme une zone où il n'y a pas d'offre médicale à moins de 45 minutes de route. Si l'on ajoute le critère des tarifs pratiqués, le taux passe alors à près de 67% de femmes qui n'ont pas accès à un gynécologue qui soit à la fois proche de chez elles et qui ne pratique pas de dépassement d'honoraire.

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