Le fichier d'empreintes génétiques permet l'arrestation d'un violeur sur deux ?
Nicolas Sarkozy s'attribue donc la création du fichier national automatisé des empreintes qui existait déjà en 2003, comme l'a plusieurs fois noté le journal Libération . Le Fnaeg a en fait été créé par la loi du 17 juin... 1998. A l'époque, il s'agissait de permettre "l'identification et la recherche des auteurs d'infractions sexuelles" quelques mois après l'arrestation du tueur en série Guy Georges.
Depuis, le périmètre des personnes inscrites sur ce fichier n'a cessé d'être élargi. Depuis 2001, il accueille également les auteurs de crimes graves notamment les "atteintes volontaires à la vie de la personne, de torture et actes de barbarie". Deux ans plus tard, la loi est une nouvelle fois modifiée... par Nicolas Sarkozy. Désormais, les "personnes à l'encontre desquelles il existe des indices graves ou concordants" sont fichés dans le Fnaeg.
Un taux d'élucidation stable
Nicolas Sarkozy affirme également que ce fichier permet "l 'arrestation d'un violeur sur deux". D'après un rapport sénatorial, 12.472 personnes ont été condamnées en 2011 après que leurs traces ADN ont été retrouvées sur un scène de délit ou de crime. Mais impossible de trouver le motif de condamnation de ces personnes.
Ceci dit, le taux d'élucidation des crimes sexuels n'a pas bondi depuis la mise en place du fichier d'empreintes génétiques. Depuis une quinzaine d'années, entre 60 et 90% des affaires de viols sur des victimes mineures ou majeures ont été résolues. Il faut remonter à 1997 pour retrouver le taux d'élucidation le plus élevé, 88,5% C'était donc un an avant la mise en place du Fnaeg.
Sources
Loi du 17 juin 1998 créant le Fichier d'empreintes pour les délinquants sexuels
Loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité quotidienne
Loi du 18 mars 2003 sur la sécurité intérieure
Tableaux de bord de l'Observatoire national de la délinquance
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