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"La France, troisième destination des étudiants étrangers" ?

Thierry Mandon, le secrétaire d'Etat à l’Enseignement supérieur, assure que les universités françaises sont de très bonne qualité. La preuve ? "On est la troisième destination des étudiants étrangers". Plutôt vrai.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Thierry Mandon dit-il vrai sur le nombre d'étudiants étrangers en France ? © Maxppp)

La France et l'Australie se battent depuis plusieurs années pour revendiquer la troisième place des pays les plus attractifs pour les étudiants étrangers. Au dernier pointage de l'Unesco en 2013, les universités australiennes en accueillaient un peu plus que les françaises... mais c'était l'inverse l'année précédente. 

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Create line charts %} Quoi qu'il en soit, la France reste loin derrière le duo de tête. Alors que nos universités accueillent environ 250.000 étudiants, les Etats-Unis en compte 800.000 et un peu plus de 400.000 pour le Royaume-Uni. Et si l'on ajoute l'Allemagne à la liste de ces pays, on obtient la liste des pays qui reçoivent la moitié des 4,5 millions d'étudiants qui étudient loin de chez eux. 

Pourquoi la France est bien classée ? 

Pour Thierry Mandon, c'est parce que "les universités françaises sont très appréciées". Mais plus concrétement, l'Unesco et l'OCDE avancent  des raisons un peu plus précises. La langue est notamement un facteur déterminant. La majorité des étudiants qui viennent étudier en France sont originaires d'Afrique francophone, et plus praticulièrement des pays du Maghreb. 

L'Unesco assure par ailleurs que les jeunes asiatiques sont désormais ceux qui voyagent le plus pour aller étudier. En l'occurrence, les Chinois sont devenus il y a deux ans la première nationalité des étudiants étrangers inscrits dans les universités françaises, devant les Marocains. 

La proximité géographique et Erasmus jouent également un rôle déterminant pour attirer de jeunes Européens. Les Allemands, les Espagnols et les Italiens représentent le troisième grand groupe d'étudiants étrangers, avec un peu moins de 20.000 inscrits en 2013.

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Enfin, autre facteur déterminant : les frais de scolarité. Ils restent limités en France par rapport à la plupart des autres pays de l'OCDE. 

  (Frais de scolarité annuels moyens rapportés en part de pouvoir d'achat  © OCDE)

Une attraction en perte de vitesse

Si le nombre d'étudiants étrangers accueillis en France augmente au fil des années, elle perd malgré tout "des parts de marché". Car les effectifs augmentent moins vite que le total des jeunes qui partent étudier à l'étranger. En 2012, les universités françaises accueillaient un peu plus de 5% de l'ensemble des étudiants en formation a l'étranger, chiffre en légère baisse par rapport à l'an 2000. Un phénomène que l'on retrouve dans la plupart des autres destinations historiques, sauf au Royauem-Uni et en Allemagne. 

  (Par de marché des étudiants étrangers selon le pays © OCDE)
Une tendance qui s'explique par une mobilité de plus en plus régionale des étudiants asiatiques et africains. "Les destinations traditionnelles sont rivalisés par la Chine, la Malaisie, la Corée du Sud, Singapour et la Nouvelle Zélande. Ces pays représentent désormais 6% des étudiants étrangers", explique l'Unesco. L'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite commencent également à être de plus en plus attractifs, avec 4% de l'ensemble des étudiants en mobilité internationale. 

Sources 

Global flow ot tertiary-level students, Unesco statistics

Combien d'étudiants suivent une formation à l'étranger et où vont-ils ? OCDE

4 millions d'étudiants en mobilité internationale en 2012, Campus France

 

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