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Jean-Pierre Raffarin dit-il vrai sur le FN et le Parti socialiste ?

L'ancien Premier ministre UMP affirme que "le Front national est au second tour quand le PS est au pouvoir. Il y a une sorte de parallélisme des situations [...] Lionel Jospin, cinq ans de pouvoir, et pas de qualification pour le second tour parce qu'il est battu au premier par Jean-Marie Le Pen". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Faux

Il s'agit d'un raccourci qui ne résiste pas à un coup d'œil rapide dans le rétroviseur de la vie politique française récente. Spécialiste du Front national, le politologue Joël Gombin rappelle que "le FN est aussi souvent au second tour lorsque la droite est au pouvoir".

2012, 2011 et 2010

Et Joël Gombin détaille :* "Il faut se rappeler non seulement des législatives de 2012 durant lesquelles le Front national parvient au second tour que ce soit en duels ou en triangulaires dans de très nombreuses circonscriptions, mais aussi les élections intermédiaires. Par exemple les cantonales de 2011 où le FN était au second tour dans environ 400 cantons sur 2.000 cantons renouvelables, donc une proportion très significative".

  • Aux législatives de 2012, le Front national était présent au second tour dans 61 circonscriptions, une moitié de duels et une moitié de triangulaires.
    Aux cantonales de 2011, sur les 400 duels impliquant le Front national, la majorité étaient face au PS. Au niveau national, l'UMP était particulièrement mal en point (17% des voix seulement), talonnée par le Front national (15%).
    Aux régionales de 2010, le Front national s'est maintenu au second tour dans 12 régions sur 27 pour des triangulaires.

Usure du pourvoir rapide pour le PS  

Le Front national est d'autant plus fort que les deux grands partis de gouvernement (UMP et PS) peinent à mobiliser leur électorat, surtout quand ils sont au pouvoir. Joël Gombin explique que "dans le cas de l'UMP, il a fallu attendre beaucoup plus longtemps pour qu'on atteigne ce niveau d'essoufflement et d'incapacité à mobiliser son électorat, tandis que le PS l'a atteint après seulement un an de pouvoir, ce qui est sans doute lié au véritable espoir qu'a suscité la candidature de François Hollande parmi les électeurs de gauche, sans que réellement pour l'instant ces espoirs se soient traduits en actes".

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