Jean-Louis Borloo dit-il vrai sur le chômage dans le bâtiment ?

Faux

La Fédération française du bâtiment (les grosses entreprises du secteur) et la Capeb, Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment ne possèdent pas ce chiffre. 

60.000 pertes en 2012 et 2013

D'après ces professionnels, le secteur a perdu selon les sources entre 15.000 et 20.000 emplois du fait de la crise. Il s'agit d'une estimation car les professionnels ne possèdent pas encore le bilan du dernier trimestre 2012.
Pour 2013, ils tablent sur 40.000 suppressions d'emplois. Pour arriver à ce chiffre, les professionnels prennent en compte la tendance de 2012 pour extrapoler sur 2013. Ensuite, ils tirent les conséquences de la hausse de la TVA dans le bâtiment et la fin d'aides fiscales type Scellier que le dispositif Duflot doit relayer.  

Si l'on ajoute la fourchette haute des pertes d'emplois de 2012 (20.000) à pertes anticipées pour 2013 (40.000), on arrive à 60.000. Et pas 100.000 comme le dit Jean-Louis Borloo.

Le plus dur à venir

Reste que l'année 2014 risque d'être elle aussi très douloureuse. D'après Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement, le secteur ne pourra plus encaisser les coups ad vitam aeternam.
Patrick Liebus, le président de la Capeb explique en effet que "jusqu'à présent [...] les artisans ont rogné sur le fonctionnement en interne des entreprises, ils ont fait le dos rond pour arriver à trouver une solution. Mais ils sont arrivés à la dernière phase. Plus d'activité, plus de carnets de commande à présenter aux banquiers [...] qui ne les suivent  plus. Dans ces conditions, les entreprises disparaissent".

De son coté, Michel Mouillard rappelle qu'entre 1990 et 1998, lors de la dernière grande crise du bâtiment en France, les effectifs du secteur avaient fondu de 180.000 unités.