Florian Philippot dit-il vrai sur l’euro, le protectionnisme et l’immigration ?
Faux
Même si le Front national est très impliqué sur ces trois thèmes depuis des années, il n'en a pas le monopole. Il ne peut pas dire que sans lui, il y a zéro débat sur l'euro, le protectionnisme et la question des frontières. D’autres partis sont engagés sur ces thématiques.
L’euro
Le Front national prône la sortie de la monnaie unique et le retour au franc. C’est clair et net. Cette position est toutefois partagée par le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la République.
Mais d’autres partis alimentent le débat. Le Front de gauche se plaint depuis des années de la politique monétaire européenne. Il veut réformer la BCE pour qu'elle puisse prêter directement aux Etats. Jean-Luc Mélenchon se plaint aussi depuis des années du niveau trop élevé de l'Euro.
Cette critique, on la retrouve aussi chez un socialiste comme Arnaud Montebourg qui est aujourd'hui ministre de l'Economie. C'est le fameux débat qui pose LA question : si l'euro baisse, combien de points de croissance la France gagne-t-elle.
Protectionnisme
Sur ce sujet encore, il n'y a pas de monopole du Front national. Le FN veut un protectionnisme "intelligent" pour combattre la concurrence de pays dont les ouvriers sont sous-payés et dont la monnaie est sous-évaluée. Une fois de plus, Debout la République est sur une ligne très proche de celle du FN.
Le débat se retrouve à l'UMP et au PS. Pendant la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy défendait un protectionnisme européen. A gauche, Arnaud Montebourg, habillé en marinière Armor Lux, soutient le patriotisme économique. Le Front de gauche veut lui-aussi protéger les frontières.
Frontières et immigration
Là encore, le Front national n'est pas seul sur ce thème même si c'est sa marque de fabrique depuis des décennies. Nicolas Dupont-Aignan veut faire baisser de 50% l'immigration, durcir l'acquisition de la nationalité française et dénoncer les accords de Schengen pour rétablir les contrôles aux frontières.
L'UMP alimente aussi le débat. Nicolas Sarkozy a largement porté le débat sur l'immigration en tant que ministre de l'Intérieur, président de la République et candidat à sa propre succession. et La semaine dernière, il appelait dans sa tribune à la suspension des accords de Schengen. Le programme de l'UMP prévoit une réduction de l'immigration grâce à une grande réforme de Schengen.
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