Arnaud Montebourg dit-il vrai sur l'euro fort ?
Vrai
Pour faire son calcul, Arnaud Montebourg se base sur des estimations réalisés
notamment à l'insee ou chez Natixis.
Le ministre du redressement productif est donc plutôt dans
les clous. Sauf que d'après ces estimations, il faut attendre trois ans
pour créer les emplois et le taux de croissance avancés par Arnaud Montebourg.
Comment ça marche ?
Concrètement, avec une baisse de 10% un microonde français
vendu ajourd'hui 100 euros au Canada, soit 137 dollars, coûterait 15 dollars de
moins. L'exportateur pourrait donc soit engranger plus de marges, soit vendre moins cher ses produits. Dans tous les cas, il augmenterait logiquement sa
production. Ce qui veut dire : plus de croissance et plus d'emploi.
Ça paraît plutôt simple comme ça
Sauf qu'évidemment ça ne l'est pas tant que ça. Le premier souci avec une baisse de l'euro face au dollar. Et ça, Arnaud Montebourg ne le dit pas, c'est que les importations seraient
fatalement plus chères.
L'une des conséquences, c'est que le pétrole augmenterait
et avec lui le prix de l'essence pour le consommateur. Et puis même une entreprise qui exporte a parfois besoin d'importer des biens
intermédiaires à l'étranger : un fabricant de voitures françaises qui vend au
Brésil devra payer plus cher les pneus qu'il achète en Chine.
Malgré tout, est-ce que la baisse de l'euro est envisageable ?
Zone euro oblige, il va falloir convaincre Berlin.
Par exemple, Renault vendrait plus de Clio à l'étranger si l'euro était moins fort. Par contre Porsche ou BMW n'ont aucun intérêt à brader leurs voitures puisqu'elles se vendent toujours aussi bien.
Enfin Arnaud Montebourg ne dit pas comment il compte faire pour faire baisser le taux de change de l'euro de 10%. Et ça, c'est un autre vrai problème.
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