Electeurs radiés, files d'attente au bureau de vote, résultats incomplets... On a vérifié les "irrégularités" dénoncées sur les réseaux sociaux
Aucun des candidats à la présidentielle n'a contesté les résultats du premier tour de l'élection présidentielle. Sur les réseaux sociaux en revanche, des internautes ont rapidement cru voir des irrégularités et ont tenté de les dénoncer sous le mot-clé "#fraude". La Cellule "Vrai du Faux" en a vérifié quelques unes.
Lundi 11 avril, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, le hashtag "#fraude" s'est rapidement retrouvé en "top tweets", les sujets les plus tendances sur le réseau social Twitter. Des internautes ont tour à tour dénoncé des prétendues irrégularités.
Seulement 97% de votes dépouillés ?
"Où sont les 3%, plus d'un million de votes ne sont pas comptabilisés ce matin", s'est ainsi interrogé un internaute dans un tweet publié un peu avant 8h du matin lundi 11 avril.
#fraude#resultatspresidentielle2022 #electionpresidentielle2022
— Carolina vote Mélenchon, zéro (@Carolinaily) April 11, 2022
Où sont les 3%, plus d'un million de votes ne sont pas comptabilisés ce matin? pic.twitter.com/pmqRAi7X5z
Plusieurs internautes ont effectivement fait référence aux résultats publiés sur le site internet du ministère de l'Intérieur. Il est vrai que lundi matin, il n'y avait pas 100% des résultats, mais seulement 97%. Toutefois, rien d'anormal à cela indique le ministère de l'Intérieur. Il s'agissait de résultats incomplets, puisque l'on attendait encore à ce moment là les remontées des votes pour les Français de l'étranger. D'ailleurs, les résultats définitifs ont bien été actualisés sur le site du ministère à la mi-journée, soit plus tôt encore qu'en 2017. Il y a cinq ans, les résultats définitifs n'avaient été connus que vers 18h.
2h30 d'attente pour voter à Montréal ?
En parlant des Français de l'étranger, des internautes ont également partagé des images impressionnantes de file d'attente dans un bureau de vote de Montréal au Canada. Certains sous-entendaient que tout était fait pour les empêcher de voter avec un seul bureau de vote ouvert. Les images sont véridiques. À midi, à Montréal, il fallait bien patienter 2h30 pour pouvoir voter.
A noter que Montréal est la ville comptant le plus de Français hors d’Europe. Il y aurait près de 70 000 Français (citoyens canadiens également, résidents permanents, temporaires ou étudiants) inscrits sur la liste électorale #presidentielles2022 https://t.co/2PYjeZrd44
— Romain Schué (@RomainSchue) April 9, 2022
Le temps d'attente à Montréal pour aller voter ne fait que grimper... https://t.co/5OkVOPrPq8
— Romain Schué (@RomainSchue) April 9, 2022
Mais en réalité, cela avait même été pire il y a 5 ans : les files d'attentes étaient encore plus longues en 2017. Les 67 000 Français installés dans la "Belle Province" avaient donc rendez-vous cette année au Palais des congrès de la ville pour éviter le même scénario... mais cela n'a pas suffi à éviter la queue.
Des milliers d'électeurs radiés ?
Sous le mot-clé "#fraude", on retrouve également des messages dénonçant "des milliers d'électeurs radiés". Certains se sont effectivement présentés à des bureaux de vote sans pouvoir voter car ils avaient été radiés des listes électorales. Cela n'est pas propre à ce scrutin. Les listes électorales sont révisées avant chaque scrutin par les communes. Il faut notamment retirer les personnes décédées, mais aussi celles qui ne montrent plus aucune "attache" avec la commune. Dans les faits, il s'agit souvent de personnes ayant déménagé mais qui n'ont pas prévenu la mairie.
En cas de radiation, tout électeur doit être prévenu par courrier. Mais il y a parfois des ratés, notamment si votre adresse a changé. Les électeurs qui estiment avoir été radiés à tort peuvent toutefois saisir le tribunal pour contester cette décision.
Mais au total cela ne devrait concerner qu'un petit échantillon d'électeurs : sur 48 millions d'inscrits, il y a eu environ 230 000 radiations avant la présidentielle (entre mai 2021 et mars 2022, selon les chiffres de l'INSEE). Dimanche 10 avril, 700 personnes en France se sont rendues au tribunal pour contester leur radiation.
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