Des mères porteuses dans la Bible ?
Plutôt vrai
Il y a bien deux exemples de mères porteuses dans la Bible, ou pour être plus précis dans son premier Livre : la Génèse. La première occurence, c'est la naissance d'Ismaël, fils d'Abram (Genèse 16.1> 16.16) . La femme de ce dernier, Saraï lui propose de passer la nuit avec son esclave car, dit-elle, "le seigneur l'a empêchée d'avoir un enfant ". Agar, la femme esclave, accouche effectivement d'un fils et "Abram a 86 ans quand Agar lui donne Ismaël ".
Deuxième exemple : Rachel est stérile mais veut un enfant et dit à son mari Jacob, "prends ma servante Bila. Unis-toi à elle pour qu'elle ait des enfants. Je les adopterai. Alors, par elle, j'aurai des enfants aussi" . Et c'est ce qui se passe. "Dieu m'a fait justice. Il m'a écoutée et donné un fils à moi aussi ", conclut Rachel (Genèse 30.1> 30.22).
Les échos de la Genèse en Israël
Il s'agit bien de cas de mères porteuses. Mais il est évidemment difficile de comparer ces deux exemples avec la gestation pour autrui (avec procréation pour autrui), telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui dans une quinzaine de pays à travers le monde.
D'abord parce qu'il est clairement indiqué dans la Genèse que les mères porteuses sont des esclaves ou des servantes. Par ailleurs, dans la plupart des cas, les embyrons sont déjà fécondés in vitro à l'heure actuelle.
Ceci dit, les deux références bibliques résonnent encore aujourd'hui. Les histoires de Rachel et Saraï ont notamment servi aux autorités juives pour valider le projet de loi israélien autorisant la grossesse pour autrui en 1996. L'Assemblée rabbinique, association internationale des rabbins conservateurs, explique notamment que la gestation pour autrui est conforme à la halakha, la partie législative du Talmud.
Pas de GPA pour les couples homos
Mais la loi israélienne pose des conditions très strictes pour avoir le droit à une GPA : les couples doivent être israéliens, religieusement mariés, avoir moins de 54 ans, et capables de prouver médicalement que la femme ne peut pas porter d'enfant. De son côté, la mère porteuse doit être résidente israélienne, non mariée et de la même religion que la mère effective. L'accord entre les parents et la gestatrice doit être enteriné par un comité de sept personnes : des médecins, un psychologue, un assistant social, un juriste et un représentant religieux. Fin 2013, 516 enfants sont nés d'une grossesse pour autrui en Israël.
Exit donc, pour le moment, les homosexuels et les étrangers. Ceci dit, des dérogations sont possibles et un projet de loi prévoit actuellement l'extension de la GPA aux couples homosexuels.
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