Des étrangers profitent-ils d'un visa étudiant pour s'installer en France ?
Le député Les Républicains Eric Ciotti a laissé entendre que certains étudiants étrangers pouvaient utiliser les visas étudiants "comme un moyen détourné pour s'introduire en France".
Alors que la France est le cinquième pays au monde qui accueille le plus d'étudiants étrangers, le député Les Républicains Eric Ciotti a laissé entendre que certains profitaient d'un visa étudiant pour s'installer en France plutôt que sur les bancs de la fac. "Aujourd’hui, il y a plus de 90 000 étudiants étrangers dans notre pays. On était encore, il y a quelques années, à 50 000. Il faut mesurer que ce ne soit pas un moyen détourné pour s'introduire en France", a-t-il affirmé jeudi 13 février sur franceinfo. Cette affirmation est fausse et la cellule Vrai du Faux de franceinfo vous explique pourquoi.
Erreur sur le nombre d'étudiants étrangers
En France en 2018, on compte environ 350 000 étudiants étrangers, selon France Campus, une agence gouvernementale qui doit promouvoir l'enseignement supérieur français dans le monde. Ce chiffre est en hausse mais on est très loin des 90 000 dont parle Eric Ciotti. Le député LR a confondu le nombre d'étudiants étrangers avec le nombre de titres de séjour accordés à des jeunes, hors Union européenne, pour étudier en France.
Près de la moitié des étudiants étrangers en France viennent d'Afrique, essentiellement du Maroc et d'Algérie. Cela s'explique notamment par la population très jeune de ces pays et qui connaît un boom du nombre d'étudiants. Ce sont ensuite les Chinois qui représentent le troisième contingent d'étudiants étrangers en France.
Si le nombre de visa étudiant a bien augmenté ces dernières années en France, cela correspond aussi à une dynamique mondiale. Les étudiants, partout sur la planète, étudient de plus en plus à l'étranger. D'ailleurs dans la plupart des pays développés, le nombre d'étudiants étrangers augmente fortement, voire très fortement.
Les étudiants restent de moins en moins longtemps
Selon une étude de l'Insee, qui date de 2017, les étudiants repartent plus vite aujourd'hui qu'au début des années 2000. Ils viennent souvent pour une année d'échange et plus de la moitié quittent la France dans les deux ou trois ans, ce qui correspond à leur cursus scolaire. L'Insee note aussi que de moins en moins d'étudiants étrangers demandent à rester pour motif familial et qu'une infime minorité s'installe pour travailler.
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