Cet article date de plus d'onze ans.

Denis Baupin dit-il vrai sur l'emploi dans les énergies renouvelables ?

Le député écologiste affirme que ce secteur emploie 400.000 personnes en Allemagne contre 120.000 en France ? Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Vrai

Le dernier rapport publié par le ministère allemand de l'Environnement chiffre à 381.000 le nombre d'emplois dans les énergies renouvelables pour 2011, répartis en trois grandes catégories.
130.000 emplois sont liés à la filière solaire, 101.000 emplois se  trouvent dans l'éolien et 125.000 emplois dans la biomasse (production de bois et résidus de bois pour le chauffage notamment, production de gaz par méthanisation de déchets agricoles et les biocarburants). Les autres filières d'énergies renouvelables sont moins importantes : l'hydraulique et la géothermie.

France à la traîne

La France ne compterait que 120.000 emplois seulement dans le renouvelable, comme le dit Denis Baupin. C'est même moins d'après une étude de l'Ademe.

Il y avait 105.000 emplois dans le renouvelable en 2010, 100.000 en 2011 et une tendance à la baisse pour 2012. Le changement de réglementation dans le photovoltaïque a notamment coûté entre 10.000 et 14.000 emplois. Pour ne rien arranger, il y a eu peu d'installations d'éoliennes en 2012.

L'Allemagne tire partie de la Chine   

En Allemagne, la législation est plus stable qu'en France, ce qui permet de garder le cap. Et puis, les Allemands ont de la ressource, même pour tirer partie de la concurrence des panneaux solaires chinois. Andréas Rudinger, chercheur à l'IDDRI, l'institut du développement durable et des relations internationales explique que "70% des panneaux photovoltaïques produits dans le monde le sont avec des machines-outils allemandes. Quelque part, l'explosion de l'offre chinoise a aussi bénéficié à l'Allemagne".

Relativiser les chiffres   

Les chiffres du renouvelable sont toutefois à relativiser. Jean-Marc Jancovici, ingénieur et spécialiste du climat et de l'énergie, tempère. "Il y a une partie de emplois, notamment dans le bâtiment où les gens ne font pas que des énergies renouvelables. Par exemple, quand un installateur vient poser du photovoltaïque, cette personne ne fait pas que ça en général ; elle fait aussi d'autre types de travaux électriques. Est ce que vous comptez son emploi pour un, est-ce que vous le comptez pour zéro ou au prorata?" , demande-t-il.
   
Malgré ces réserves, le spécialistes estiment que des centaines de milliers d'emplois non délocalisables peuvent être créés demain dans la rénovation énergétique des bâtiments.    

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.