"De plus en plus d'épisodes cévenols à cause du dérèglement climatique" ?
Voilà donc ce qu'affirme David Cormand, secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts, mercredi matin sur I-Télé :
"Il y a toujours eu des épisodes de pluies et des crues. Mais depuis quelques années, ces épisodes-là s'intensifient. Et ça, c'est lié directement au dérèglement climatique. Vous connaissez peut être dans l'Hérault, il y a un phénomène météorologique qu'on appelle l'épisode cévenol, qui sont des fortes pluies à un moment donné. On voit depuis plusieurs années que c'est pas une année sur trois ou une année sur quatre, c'est quasiment tous les ans et c'est plus violent que ça n'a jamais été".
Sauf que...
Les épisodes cévenols sur l'Hérault ne sont ni plus fréquents, ni plus violents si l'on regarde le nombre de jours de pluie diluvienne sur les trente dernières années. Ce phénomène est en fait très variable d'une année sur l'autre : 2015 était dans la moyenne (11 jours au-dessus des 100 mm de pluie), 2014 était particulièrement arrosée (18 jours de précipitations) et les épisodes cévenols étaient très faibles en 2013 (six jours au-dessus de 100 mm de pluie).
Au-delà du département de l'Hérault, Météo France note que "l'analyse de la fréquence des événements pluvieux intenses méditerranéens (seuils journaliers de 150 mm ou 190 mm) depuis 1958 ne met pas en évidence de tendance d'évolution du nombre d'épisodes". Plus largement, "il n’y a pas d’indication mesurable de l’augmentation ni de l’intensité ni du nombre de tempêtes, de tornades, d’orages ou d’épisodes de grêle, d’épisodes de type cévenol en France", note Météo France dans [un document sur "l'aide à la définition et à l'évaluation des politiques publiques"](http://www.meteofrance.fr/documents/10192/75187/237-48.pdf/). Mais cela ne veut pas dire que le dérèglement climatique n'a pas d'impact sur la météo. Le document de Météo France explique qu'il y a une "augmentation du nombre d'événements pluvieux en hiver, un allongement de la durée moyenne des épisodes pluvieux et une aggravation des sécheresses en été". David Cormand pourrait en fait avoir raison... trop tôt. D'après les estimations des ingénieurs de Météo France, il y aura peut-être "des épisodes méditerranéens plus fréquents et potentiellement plus intenses à la fin du XXIe siècle".
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