Covid-19 : mort d'un jeune homme dans l'Hérault le jour de sa vaccination, ce que l'on sait de l'enquête en cours et des chocs anaphylactiques post-vaccin
Dans une vidéo très partagée, un père lie la mort de son fils de 22 ans à sa vaccination contre le Covid-19 le jour même, à Sète. Focus sur ce que l'on sait sur ce cas spécifique et sur les données de pharmacovigilance concernant les chocs anaphylactiques.
Dans une vidéo très partagée, publiée sur Facebook, un homme indique que son fils vient de mourir, le lundi 26 juillet à 23 heures. Il précise que son fils avait été vacciné à 14 heures avec un vaccin contre le Covid-19 du laboratoire Pfizer. Pour de nombreux internautes qui la partagent, cette vidéo est la preuve que le vaccin est dangereux. À ce stade, aucune conclusion ne peut pourtant être tirée. Une enquête est en cours et le jeune homme aurait peu avant son décès consommé un aliment lié à une allergie alimentaire connue.
Des investigations complémentaires envisagées
Le procureur de la République de Montpellier a, mercredi 28 juillet, indiqué à franceinfo qu'"une information judiciaire en recherche des causes de la mort " venait d'être ouverte et qu'une autopsie allait être réalisée dans ce cadre "à l’initiative du juge d’instruction ". Fabrice Belargent confirme également à franceinfo que le jeune homme décédé lundi avait bien reçu ce jour-là une première injection de vaccin Pfizer. Il souligne cela dit que l'autopsie ne sera sans doute pas conclusive. En effet, même s’il était établi que le décès résulte d’une allergie, le parquet souligne que le jeune homme aurait absorbé, peu avant son décès, un aliment pour lequel il avait une allergie connue.
30 chocs anaphylactiques liés au vaccin Pfizer rapportés en France, sans décès associé
Ce décès et cette vidéo suscitant interrogations et inquiétudes, franceinfo a sollicité l'expertise de Mathieu Molimard, chef de Service de Pharmacologie Médicale au CHU de Bordeaux et de Francesco Salvo, coordinateur de l'enquête nationale sur la sécurité du vaccin Pfizer.
Depuis le début de la campagne vaccinale en France, indique Mathieu Molimard, il y a eu 30 déclarations de chocs anaphylactiques avec le vaccin Pfizer. Mais aucun n'est passé en réanimation et aucun n'est décédé."
Un choc anaphylactique -une réaction allergique grave- est possible après un vaccin comme après un autre médicament en cas d'allergie à un de ses composants. Les 30 déclarations de cas sont à rapporter, ajoute Mathieu Molimard, aux 30 millions de primo-injections avec le vaccin Pfizer. "La fréquence de survenue de un cas [de choc anaphylactique] sur 100 000 qui avait été faite lors des premières estimations est probablement plus faible, de l'ordre de un cas sur 400 000 à 500 000".
Un délai qui interroge
Mathieu Molimard et Francesco Salvo soulignent qu'un choc anaphylactique est un événement intervenant très rapidement après l'élément déclencheur. C'est ce qui explique que les vaccinés contre le Covid-19 soient gardés en observation un quart d'heure après l'injection et jusqu'à une demi-heure pour les personnes ayant des antécédents allergiques. "L'immense majorité des cas, précise Mathieu Molimard, est survenue dans les 20 premières minutes et donc quand on a des cas qui surviennent plus d'une heure après [NDLR: le jeune homme décédé dans l'Hérault est décédé 9 heures après son injection ] il faut rechercher s'il n'y a pas un autre facteur déclenchant, mais la probabilité que ce soit le vaccin est infinétisimale pour ne pas dire nulle".
Les dernières données de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé nous apprennent par ailleurs que, tous vaccins confondus, un seul décès lié à un choc anaphylactique est survenu, depuis le début de la campagne vaccinale en France, après le vaccin Janssen, chez "une personne septuagénaire sans antécédent allergique connu".
Mathieu Molimard, tout comme la Fédération française d'allergologie, rappellent qu'aucune allergie ne constitue une contre-indication à la vaccination contre le Covid-19, à l'exception des allergies aux composants du vaccin et notamment au PEG, le polyéthylène glycol, ce qui est très rare. En cas de doute concernant une allergie à un composant du vaccin, il vaut mieux faire un test allergologique, recommande Francesco Salvo.
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