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Bertrand Delanoë dit-il vrai sur la pollution à Paris ?

Alors que la municipalité de Paris condamne la circulation sur une partie des quais de Seine rive gauche, le maire de la capitale défend ses choix en affirmant que "les taux de pollution ont considérablement baissé". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vrai...

... Sur un indicateur bien précis et sur une période donnée.  
Entre 2002 et 2007, début du mandat Delanoë à la mairie de Paris, les émissions de dioxyde d'azote ont baissé de 32% dans la capitale. (Le dioxyde d'azote est émis à 60% par le trafic routier).
Le chiffre avait été publié par l'association indépendante Airparif dans le cadre d'une vaste étude menée à l'époque. Elle expliquait que la baisse était due à 80% au renouvellement du parc automobile (voitures moins polluantes) et à 20% aux modifications de circulation de la municipalité de Paris.

Mais concentration en légère hausse

Si l'on observe les concentrations en dioxyde d'azote (ce que les Parisiens respirent), Bertrand Delanoë a moins de raison de se réjouir. Il n'y a plus de baisse, mais une légère augmentation. Karine Léger, adjointe au directeur d'Airparif, explique que "cette concentration est liée à la concentration de toute l'agglomération parisienne [...] et aussi à une +diésélisation+ du parc automobile pour laquelle on met en place des filtres à particules catalysés qui produisent plus de dioxyde d'azote" . Les diesels très répandus annulent en quelque sorte les effets bénéfiques des voitures à essence moins polluantes.

Particules trop présentes

Le deuxième grand polluant provenant des voitures, ce sont les particules, les PM10. Airparif affirme qu'1,3 million de Parisiens (sur 2,2 millions) sont exposés à un niveau de concentration au delà de la réglementation. L'évolution de cette pollution est de surcroit difficile à étudier. Karine Léger révèle que "les niveaux de pollution sur les 10 dernières années sont très variables essentiellement du fait de la météo et aussi [...] puisque  les particules ont des sources multiples. Elles  voyagent à travers toute la France et à travers toute l'Europe".

Une nouvelle grande étude d'Airparif est en cours de réalisation et sortira dans six mois. Elle permettra de réévaluer l'impact de la politique parisienne sur la pollution automobile de l'air.

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