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Notion d'attentat, utilisation répétée du 49.3, riz contaminé... Le Vrai du Faux Junior

Cette semaine dans le "vrai du faux Junior", les élèves s'interrogent sur une mystérieuse bactérie qui aurait contaminé du riz, sur l'utilisation répétée du 49.3 et sur la notion d'attentat qui n'est pas utilisée pour parler de la tuerie raciste de la rue d'Enghien à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Antoine Deiana
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Des agents de sécurité français sécurisent les abords de la rue après plusieurs coups de feu tirés rue d'Enghien dans le 10e arrondissement, à Paris, le 23 décembre 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

Est-ce vrai qu'on ne peut pas parler d'attentat lorsque que c'est l'acte d'une seule personne ? Est-ce que l'utilisation du 49.3 pourrait affecter le fonctionnement de notre démocratie ? Est-ce qu'il y a du riz qui a été contaminé par une bactérie cancérigène ? Les élèves du lycée Sophie Germain à Paris et du collège Jules Ferry, de Saint-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne nous interrogent et nous leur répondons.

La notion d'attentat n'a rien à voir avec le nombre de personnes concernées

Mahaut et Lisa s'interrogent sur la tuerie qui a eu lieu le 23 décembre dernier rue d'Enghien à Paris.

Ce jour-là un homme tue par balle trois personnes et en blesse trois autres. Les faits ont eu lieu devant un centre culturel kurde et l'auteur de cette tuerie a déclaré en garde à vue que son geste était lié à des motivations racistes. Mahaut et Lisa ont remarqué que les médias parlaient "d'attaque contre les Kurdes", ou encore de "coups de feu à Paris", mais jamais d'attentat terroriste. Elles se demandent donc si on ne peut pas parler d'attentat car c'était un acte commis par une seule personne ? 

David Di Giacomo, chef du service police-justice de franceinfo lui répond que "non ce n'est pas parce que c'est une seule personne qu'on ne parle pas d'attentat, mais parce que la justice a estimé qu'il n'y avait pas les éléments nécessaires pour qualifier ce triple assassinat d'attentat." Ce sont les magistrats du PNAT, le parquet national antiterroriste, qui évaluent la situation, c'est-à-dire les premiers éléments de l'enquête et ils décident ensuite, ou pas, de se saisir. David Di Giacomo ajoute qu'en règle générale, "c'est quand une enquête est ouverte par ces magistrats antiterroristes que les médias, dont franceinfo, parlent alors non plus d'attaques mais d'attentats, d'actes terroristes."

Le 49.3, un article de notre Constitution très encadré

Cléo et Lisa se demandent si "l'utilisation répétée du 49.3 par le gouvernement peut affecter le fonctionnement de notre démocratie."

Julie Marie-Leconte, cheffe du service politique de franceinfo lui répond qu'il est difficile de répondre catégoriquement à cette question, elle rappelle qu'en effet "les oppositions critiquent l'utilisation répétée de cet article de la Constitution qui permet de faire passer un projet de loi sans passer par un vote, de couper court aux débats et de ne pas retenir les amendements votés avant que le débat ait été arrêté, c'est ainsi la version du gouvernement qui est adoptée."

Mais Julie Marie-Leconte explique aussi que le recours au 49.3 est très encadré, "car quand le gouvernement y recourt, il s'expose à être renversé, ses opposants peuvent déposer une motion de censure, qui, si elle est votée par la majorité des députés, oblige le gouvernement à démissionner." Et depuis une réforme de 2008, la Constitution "limite également son usage, car désormais, en dehors des textes budgétaires, le gouvernement a le droit de l'utiliser uniquement sur un seul texte au cours d'une même session parlementaire.

Un lot d'une marque riz a été retiré des rayons en novembre

Inès a vu sur internet que "le riz était contaminé par des bactéries cancérogènes" et elle se demande si c'est vrai.

Non ça ne concerne pas tout le riz qui est vendu en France, mais certains lots d'une marque de riz qui ont été retirés en novembre des rayons. Ce riz avait été contaminé, non pas par une bactérie, mais par des champignons qui apparaissent parfois sur les aliments. Sauf que ces champignons produisent des toxines naturelles qu'on appelle aussi des mycotoxines, elles n'ont ni goût, ni odeur, mais quand elles sont présentent en trop grande quantité dans un aliment elles sont dangeureuses pour la santé. Pour ce riz, la mycotoxine identifiée s'appelle l'aflatoxine.

Hélène Gayon, responsable de l'évaluation des risques liés aux aliments à l'ANSES, l'agence nationale de sécurité sanitaire, nous explique que ces aflatoxines peuvent "être particulièrement toxiques pour l'homme, soit à court terme, provoquer des diarrhées, des nausées ou ballonnements, soit à long terme et augmenter les risques de cancer, avoir des effets sur le foie ou sur le système immunitaire". 

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