Le vrai ou faux junior répond aux questions sur les drones

Cette semaine, dans Le vrai ou faux junior, nous répondons aux questions des élèves sur les drones. Est-ce vrai qu'ils vont nous remplacer dans différents secteurs d'activité ? Ne devrait-on pas avoir peur d'être espionnés par eux ? Est-ce vrai qu'ils font déjà des livraisons à domicile ?
Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le drone est de plus en plus accessible au grand public, mais soulève beaucoup de questions et d'inquiétudes. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

Un drone, c'est un appareil qui n'a pas de pilote à bord, qui se dirige donc à distance. Certains volent, d'autres roulent à terre et il y en a même qui vont sous l'eau. Les élèves du collège du Sacré-Cœur à Marseille et ceux du collège Jules-Ferry ont des questions sur ces drones qui volent. Pour leur répondre, nous avons fait appel à Olivier Lascar, il est le rédacteur en chef du pôle digital de Sciences et avenir.

Les drones pour nous aider dans certaines tâches, mais pas pour nous remplacer

Clémence a vu "que des géomètres et agents de sécurité dans les festivals pourraient être remplacés par des drones" et elle se demande si cela est vrai.

Olivier Lascar admet que les drones sont utilisés par des géomètres et des festivals, en revanche selon lui, "non les drones ne sont pas là pour remplacer les géomètres, mais plutôt pour jouer le rôle de nouvel outil dont les géomètres vont se servir et qui change complètement leur rapport au travail." Un géomètre, c'est un professionnel qui évalue les dimensions d'un bâtiment ou d'un site pour en établir les caractéristiques. Dans le temps, explique Olivier Lascar, "il fallait tout faire, non pas à la main, car il y avait des appareils électroniques déjà pour évaluer les distances, mais c'était un peu fastidieux." Ainsi "le drone en volant permet d'épouser les façades, les toitures et quelques dizaines de minutes sont suffisantes pour cartographier un site de plusieurs hectares, alors que cela pouvait prendre des heures avant."

Idem pour la surveillance d'un festival, nous explique Olivier Lascar, "le drone a la capacité de surveiller un site à 360 degrés et s'il y a un problème il peut le détecter rapidement et alerter la sécurité à terre, humaine elle, qui peut intervenir directement."

Le respect de la vie privée pose encore débat avec le drone

Loane se demande s'il ne faut pas craindre que "des personnes malintentionnées s'en servent pour espionner les citoyens."

Olivier Lascar tient d'abord à rassurer Loane en rappelant qu'il y a des règles à respecter quand on a un drone. Par exemple, explique-t-il, "pour les drones grand public, il y a une société chinoise qui est très connue dans le domaine et qui fait des produits extrêmement performants, elle équipe ses drones d'une cartographie interne que l'appareil a en mémoire et qui indique les lieux où elle peut voler et a contrario, ceux où elle ne peut pas voler." Cela veut dire que s'il on va dans un endroit interdit, comme d'un tarmac, le drone l'indique et refuse de s'y rendre.

Noah se demande aussi s'il est vrai "qu'on a le droit de survoler une propriété privée."

Non, ça n'est pas autorisé, sauf si le ou les propriétaires de cette propriété donnent leur accord. Parmi les autres règles qui encadrent les drones, il y a un examen à passer en ligne si le drone fait plus de 250 grammes et encore un autre examen au-delà de 500 grammes, mais il s'agit là de drones plus onéreux et moins accessibles au grand public.

Les livraisons à domicile par drone existent, mais "c'est encore très embryonnaire"

Elaya se demande s'il est vrai "que les drones seront bientôt utilisés pour faire des livraisons à domicile".

"Oui, c'est vrai", lui répond Olivier Lascar. Des drones sont déjà utilisés pour faire des livraisons à domicile, mais c'est encore très embryonnaire." Par exemple, du côté de chez Amazon, ils y ont pensé depuis très longtemps, dès 2013. Olivier Lascar explique que cette année, "Amazon est passé la vitesse supérieure avec deux petites villes aux États-Unis qui sont équipées d'un service de livraison par drone où des objets qui font autour de deux kilos peuvent être livrés". Amazon explique qu'en moins d'une heure, à partir du moment où le client a cliqué pour commander un produit, il peut être livré. Olivier Lascar précise que "le drone ne se pose même pas, il délivre le colis depuis son altitude avec un système de filin, dans un jardin ou dans un parking."

Mais plus généralement, nous en sommes encore aux phases de test. En France, La Poste fait des expérimentations, notamment en Isère pour des zones de montagne difficiles d'accès en voitures.

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