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Le sens de l'info. L'horizon

Le philosophe Michel Serres et Michel Polacco parlent aujourd'hui de l’horizon. Pour Michel Serres, nous vivons, finis, dans un monde infini. Le bouclage de l’horizon nous apprend une nouvelle qui change toute notre histoire : que nous vivions infinis dans un monde fini. 

Article rédigé par franceinfo, Michel Polacco - Michel Serres
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Le désert de White Sands National Monument, aux Etats-Unis, dans l'Etat du Nouveau-Mexique, photographié en 2012. (JAMES HAGER / ROBERT HARDING / AFP)

Selon le dictionnaire, l'horizon est une ligne imaginaire qui s'éloigne au fur et à mesure que l'on s'en approche.

L'horizon, par nature, c'est loin

Donc quand on parle d'horizon, on anticipe, on prend du recul. On se prépare à l'horizon de quelque événement...
L'horizon est pour le marin, cette limite visible qui sépare le ciel et la terre ou l'eau, du fait justement de la courbure de la Terre. Il est donc lié à la position, on dira la hauteur de l'observateur.

En philosophie, l'horizon a un sens

C'est comme en politique, ou parfois l'on se demande si l'horizon, comme l'avenir, ne fait pas marche arrière et demi-tour quand on se retourne, comme disait Pierre Dac à sa manière...

Père de la physique moderne en posant les principes de la mécanique, messager céleste par une observation minutieuse des planètes, Galilée engagea la science sur une nouvelle voie. Ralliant la vision copernicienne du monde, selon laquelle le soleil est au centre de notre système et non plus la Terre, il se trouva en butte à l’autorité ecclésiale et dut, lors d’un procès mémorable, renier ses convictions. Il ne cessa pourtant jamais de croire en un système héliocentrique que ses observations astronomiques confirmaient et en la rotation de la Terre que les lois des mouvements des corps expliquaient. On l’entend encore s’exclamer : « E pur si muove !» (Et pourtant, elle se meut !).
Plus que les apports théoriques incontestables de ce savant, on retiendra son souci de l’expérimentation et de l’observation.

Avec Galilée (1564-1642), la science quitte le monde des idées pures pour investir la réalité concrète

Il comprit que la théorie ne peut évoluer indépendamment de la technique. C’est pour cette raison qu’en 1609, il mit au point sa première lunette en se basant sur un dispositif militaire hollandais qui permettait de voir plus gros des objets situés au loin. Muni de cet instrument, il se détourna de l’horizon terrestre pour se plonger dans la contemplation des cieux. Idée lumineuse qui lui permit d’étonnantes découvertes compte tenu du faible grossissement et de la mauvaise qualité optique de sa lunette. Limitées par des contraintes techniques, les observations de Galilée se cantonnèrent, en effet, à notre système solaire : les phases de Vénus, les anneaux de Saturne, les quatre satellites de Jupiter, etc.

 

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