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Le sens de l'info. Gouverner

Le philosophe et académicien Michel Serres et Michel Polacco évoquent aujourd'hui le mot : gouverner.

Article rédigé par franceinfo, Michel Polacco - Michel Serres
Radio France
Publié
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Gouverner. Image d'illustation. (GETTY IMAGES)

Gouverner. Voilà un bien grand mot lâché !

Gouverner, c’est prévoir. Gouverner c’est tenir la barre, diriger, donner le cap, initier la conduite. Gouverner c’est pour les marines, les aviateurs, mais aussi les dirigeants politiques, prendre la responsabilité, l’assumer. Risquer d’échouer, ou risquer sa vie.  

On gouverne les pays, les entreprises, on partage aussi le gouvernement du foyer, de la famille, avec son budget, ses règles. On critique le gouvernement. Les Belges ont su demeurer 541 jours, près de deux ans sans gouvernant.

Michel Serres précise que quand on ne peut pas gouverner, il ne reste qu’à gérer à la petite semaine.

Cicéron, République : Livre I, XLV

"En conséquence, parmi les trois types fondamentaux de constitutions, celui qui mérite, à mon avis, d’être de loin préféré aux autres, c’est la royauté. Mais à la royauté elle-même, on préférera un régime formé par le mélange harmonieusement équilibré des trois systèmes politiques de base. Je veux qu’il existe dans l’Etat un élément de prédominance royale, que l’on accorde aussi une part du pouvoir à l’influence des premiers citoyens, enfin que l’on réserve certaines questions au jugement et à la volonté de la formule. Les avantages de cette constitution, ce sont d’abord une certaine égalité des droits, dont les hommes libres pourraient difficilement se passer à la longue ; ensuite la stabilité : les régimes primitifs, en effet, versent aisément dans des vices exactement opposés à leur nature : un roi devient ainsi un tyran ; une aristocratie devient une faction ; un peuple n’est plus guère qu’une cohue, où tout est confondu ; d’autre part, les systèmes politiques eux-mêmes passent souvent à des régimes tout différents.

C’est là un événement qui ne se produit guère dans l’unité harmonieuse de l’organisation politique mixte, sauf si les dirigeants commettent de graves fautes. Il n’y a pas de motif de révolution dans un Etat où chacun se sent solidement placé à son rang, sans courir le risque d’une brusque déchéance."

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k220852t/f2.image

http://gallica.bnf.fr/accueil/?mode=desktop

http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Ciceron/republique1.htm

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