Le rendez-vous du Particulier. Osez la colocation !
"Le Particulier", le mensuel patrimonial du groupe Figaro, publie une enquête surtout dédiée aux seniors urbains qui après le confinement souhaitent passer une bonne partie de leur vie au grand air. Le conseil de Nathalie Cheysson-Kaplan : osez la colocation.
Osez ! C'est le message d'une enquête réalisée par Nathalie Cheysson-Kaplan dans le Particulier, une enquête surtout dédiée aux seniors urbains, qui après le confinement souhaitent passer une bonne partie de leur vie au grand air, dans une nouvelle maison, où une résidence secondaire grâce au télétravail. Mais il faut alors garder un pied-à-terre en ville.
franceinfo : Et la colocation peut être une bonne solution ?
Nathalie Cheysson-Kaplan : Quand on pense à garder un pied-à-terre en ville, on pense naturellement à trouver quelque chose de plus petit, un studio ou un deux-pièces. Mais on n’a pas toujours envie de se retrouver dans un 30m2 lorsqu’on a été habitué à plus grand, surtout si on veut continuer à organiser des dîners en famille ou entre amis, ou garder ses petits-enfants quelques nuits ou pendant les vacances scolaires.
Il est aussi envisageable de louer un meublé sur Airbnb ou dans un appart ‘hôtel. Mais ce n’est pas véritablement jouable pour ceux qui doivent passer 3 ou 4 jours par semaine au bureau. Et cela ne laisse aucune place à l’improvisation puisqu’il faut réserver à l’avance. En plus, on ne peut pas y laisser ses affaires, et débarquer à tout moment en cas de besoin. La colocation offre plus de souplesse et de confort. Elle permet d’avoir un logement plus spacieux à disposition, avec un salon, une cuisine, en plus de sa chambre, pour le même prix, voire moins cher qu’un studio.
Vous avez fait des comparatifs précis sur le coût des différentes possibilités en termes de pied-à-terre à Paris. La colocation est la moins coûteuse.
On a pris le cas d’un couple qui louait un appartement familial à Paris avec un loyer de 2 500 euros par mois. Et qui décide de partager leur temps entre Paris et la campagne. On a comparé avec ce que cela leur coûterait de louer un deux pièces, 3 jours par semaine, 44 semaines par an, de louer un studio de 30 m2 à l’année et un trois pièces de 70 m2 en colocation à l’année avec un couple d’amis. Il n’y a pas photo ! On obtient l’économie la plus importante avec la colocation. Et encore, on n’a pas tenu compte du fait qu’avec la colocation on peut mutualiser certaines dépenses : box internet, taxe d’habitation, frais d’entretien, assurance, et d’autres abonnements numériques
il faut évidemment bien choisir ses colocataires !
Les seniors n’envisagent pas forcément la colocation comme les jeunes qui prennent une chambre dans un appartement sans forcément connaître les autres colocataires. L’idéal est bien sûr de pouvoir partager un appartement avec des amis, ou des membres de sa famille qui sont dans la même situation, et même de pouvoir occuper l’appartement à tour de rôle (comme une location à temps partagé), quitte à se ménager des moments de convivialité ou tout le monde est réuni.
Et le mieux, c'est d'organiser sa vie collective, avec ses colocataires. Vous préconisez de rédiger un pacte de colocation ! Sur quoi doit-il porter ?
Certains peuvent avoir besoin de fixer les règles à l’avance. Autant les écrire noir sur blanc. Il ne faut pas être trop rigide non plus, car cela revient à supprimer les avantages d’un appartement à disposition. On peut décider des périodes d’occupation, du mode de répartition des dépenses communes, si oui ou non on peut héberger des proches, y compris dans la chambre de ses colocataires en leur absence pour recevoir ses enfants ou petits-enfants.
Enfin, quelles démarches doit-on faire auprès de l'administration si on passe le cap, qu'on change de vie et qu'on se met en colocation ?
La première chose à faire, c’est de formaliser la colocation. Si vous décidez de partager l’appartement d’un de vos proches, il faut régulariser la situation avec le bailleur pour que votre nom apparaisse sur le bail. Si vous prenez un nouvel appartement à plusieurs, il est préférable de rédiger un bail unique, signé par tous les colocataires. Si un des colocataires s’en va, le bail ne prend pas fin, et vous pouvez décider de le remplacer par un autre, de payer sa part de loyer ou de partir.
Quant à l’idée d’en profiter pour faire de votre maison de campagne votre résidence principale "officielle", ce n'est pas forcément opportun. Vous risquez de perdre le droit au stationnement résidentiel pour votre voiture, car dans la plupart des grandes villes, il est réservé aux occupants des résidences principales. Autre inconvénient de ce changement : vous risquez de payer la surtaxe résidence principale qui va majorer la part communale de la taxe d’habitation : + 60% à Paris.
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