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Libération des otages. Les risques du métier ?

Cette attention portée à la libération de leurs confrères ne serait qu'une nouvelle illustration du corporatisme de la profession, de sa propension à se mettre en scène.
Article rédigé par Jérôme Bouvier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Une critique globale qui s'adresse à tous les médias, et en particulier à France Info.

Le Médiateur constate qu'à chaque libération de confrères, il reçoit de plus en plus de mails
d'auditeurs estimant que les rédactions "en font trop " sur ces heureux
événements. Qu'il y aurait dans cette célébration de tels moments, une
nouvelle preuve du corporatisme de la profession

Jean-Marie
Charon
, sociologue spécialiste des médias répond à toutes ces interrogations
: Est-ce étonnant que cette fêlure entre les journalistes et leurs publics s'exprime aussi à l'occasion de tels événements ? La
profession en fait-elle trop quand un des siens retrouve la liberté ?
Il faut remettre ces remarques dans le contexte du rôle particulier de ces journalistes qui vont sur le terrain et qui prennent des risques.
Ces journalistes sont des cibles. Les journalistes sont nos ambassadeurs dans des pays comme la Syrie. C'est en cela que la
prise en otage d'un journaliste concerne toute la société.

Jean-Marie Charon  revient sur l'usage de ce "nous" et ce "vous" chez les auditeurs,  qui
marque la fracture grandissante entre les journalistes et une partie de
leurs publics. Symbolique politique ? Ou symbolique journalistique ?
Les deux ? Il y a une part d'auto-célébration des médias. Il y a deux
mondes qui s'ignore : cela procède de l'accélération de la fracture
entre ces deux mondes : les journalistes et les autres.

 

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