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Les invités politiques dans la matinale de franceinfo

Année présidentielle, début de campagne. Beaucoup d’invités politiques sur l'antenne de franceinfo, et il en est question aujourd’hui. Pour répondre à nos auditeurs, le directeur de franceinfo, Jean-Philippe Baille, est au micro de la médiatrice des antennes de Radio France, Emmanuelle Daviet.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les jeunes journalistes ou étudiants en journalisme se sentent investis d'une mission et souhaitent s'engager dans cette voie en dépit des critiques formulées depuis des années sur cette profession et sur les médias en général. (Illustration) (CHRISTOPHE ABRAMOWITZ / RADIO FRANCE)

Retour sur l’interview d’Eric Zemmour lundi 22 novembre, dans la matinale. de franceinfo. Les avis sont partagés. Des auditeurs ont trouvé l’interview excellente, sans complaisance, permettant de confronter le polémiste à ses multiples contradictions, avec un recadrage systématique en cas de propos inexacts. D’autres auditeurs n’ont pas compris cette invitation et pensent que l'antenne a été contrainte de l’inviter.

Emmanuelle Daviet : Pourquoi avez-vous invité Eric Zemmour, nous demandent vos auditeurs ?

Jean-Philippe Baille : Alors déjà, il n’y a eu aucune contrainte. C’est un choix éditorial d’avoir invité Eric Zemmour. Je m’explique. Pourquoi l’avoir invité ? Parce que, comme j’ai pu déjà le dire à votre micro,  il y a quelques semaines, aujourd’hui, c’est un acteur de la campagne. Il pèse dans la campagne électorale, et je rappelle que depuis le 9 septembre, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a demandé à tous les médias de décompter le temps de parole d’Eric Zemmour, parce qu’il le considère comme étant une personnalité politique.

C’est en tant que tel, en tant que personnalité politique, que candidat, que nous l’avons reçu. D’ailleurs, il n’a pas fait mystère qu’il allait être candidat, lors de cette interview. Il a un QG de campagne, il a des affiches de campagne. Il fait des réunions publiques qui ressemblent plus à des meetings qu’à autre chose. Et on ne va pas se cacher, dans les prochains jours, il annoncera officiellement sa candidature.

Donc, il était normal pour nous, et pour une chaîne d’information comme franceinfo de le recevoir, de l’inviter, pour lui poser nos questions, et ne pas être tributaire, là encore, de ce qui peut être dit ailleurs, de ce qu’il peut dire en meeting ou en réunion publique. Nous voulions lui poser nos questions. C’est ce que nous avons fait. Il est de plus en plus candidat. Il va l’être, et nous le recevrons bien entendu de nouveau, pour lui reposer nos questions et l’interviewer, comme tous les autres candidats.

Le 4 octobre dernier, franceinfo a donné le coup d’envoi de la première édition des matins présidentiels, un format inédit où, pendant deux heures, les candidats à l’Elysée détaillent leur programme. Le premier invité était Xavier Bertrand. Vous avez aussi reçu Anne Hidalgo, Marine Le Pen.

Et au sujet des matins présidentiels, un auditeur écrit  : " Deux heures, c’est beaucoup trop long pour une radio d’information continue. C’est un vrai changement de la tranche horaire, car si le sujet est intéressant, proposer une telle émission de 7h à 9h du matin est de nature à perturber le départ pour le travail de nombreuses personnes."

On le sait, les habitudes d’écoute de la radio sont très ancrées chez les auditeurs, et en particulier le matin. Quels sont les objectifs de ce rendez-vous ?

Là encore, c’est un choix éditorial, parce que nous voulons faire vivre cette campagne présidentielle selon nos propres valeurs, celle de l’explication, de l’analyse et de la contradiction, en mettant les faits toujours face aux personnalités politiques. C’est pour cela que nous confrontons les candidats à nos spécialistes de franceinfo, et qui les interrogent selon leur domaine de compétence sur l’environnement, la santé, l’international, l’économie, bien entendu, la politique et l’actualité. Mais ça, ça va de soi.

Mais la volonté est celle-là, c’est d’aller au fond des choses, de permettre de mieux comprendre le projet des candidats pour la France. Et notre démarche est avant tout pédagogique. Nous voulons pouvoir poser nos questions. Nous ne voulons pas être à la merci de la petite phrase, du tweet ou des polémiques politiciennes qui peuvent sortir ici ou là. Nous voulons faire notre travail pour cette campagne électorale ici à franceinfo.

Emmanuelle Daviet : Que répondez-vous à cet auditeur qui vous reproche de casser le format auquel il est habitué chaque matin ?

Jean-Philippe Baille : J’avoue que ça peut être déstabilisant pour cet auditeur et d’ailleurs, je le remercie d’être un fidèle auditeur, puisque il connaît la mécanique d’antenne de franceInfo. Mais encore une fois, et vous avez dit le mot juste, il faut avoir du temps pour expliquer les choses ou il faut se donner du temps, prendre le temps, prendre le temps pour avoir le recul et pour pouvoir aller au fond des choses. C’est ce que nous faisons avec ce rendez-vous des matins présidentiels.

D’abord, ce n’est pas toutes les semaines, et ce ne sont que des candidats déclarés dont on sait qu’ils vont jouer un rôle important dans cette campagne, qui sont nos invités. Puis, je rappelle malgré tout que toute notre mécanique d’antenne, là encore, est maintenue toutes les demi-heures, avec nos journaux, comme tous les matins sur franceInfo, et toutes les dix minutes, les Fils info, qui rappellent l’actualité. On essaye de vous informer de l’actualité du jour, mais aussi d’aller au fond des choses, en se donnant encore une fois le temps pour interroger les candidats.

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