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Le traitement éditorial sur franceinfo des phénomènes climatiques extrêmes

Séisme en Charente-Maritime, cyclones en Martinique, épisodes de grêle et orages violents sur l’ensemble de la France. Ces derniers jours, les phénomènes climatiques extrêmes ont fait la une des éditions sur franceinfo. Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction de franceinfo, est l'invité d’Emmanuelle Daviet.
Article rédigé par Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
La commune de La Laigne désertée après le séisme du 16 juin 2023. (MARION FERRERE / RADIO FRANCE)

Plusieurs événements climatiques extrêmes ont fait la une des journaux de franceinfo cette semaine. Ils se conjuguent à une année exceptionnelle sur le front de la sécheresse, et de nombreux territoires français redoutent des épisodes de feux de forêts, cet été. La médiatrice des antennes de Radio France reçoit Florent Guyotag, directeur adjoint de la rédaction de franceinfo.

Emmanuelle Daviet : Face à l’intensification des intempéries et des catastrophes naturelles en France, et à l’étranger aussi d’ailleurs, quels sont les critères de sélection des informations que vous donnez à l’antenne ? Comment la rédaction détermine leur pertinence, pour être sur le front de toute cette actualité ?

Florent Guyotat : Déjà, le premier critère, c’est le bilan et les dégâts causés. Je vais vous donner un exemple pour commencer, celui de la tempête Alex. C’était en octobre 2020. Dix morts et huit disparus dans l’arrière-pays niçois, dans la vallée de la Vésubie. Des équipements collectifs littéralement éventrés, comme les routes, par cette crue de la Vésubie. Et des dégâts estimés à 720 millions d’euros. Donc, évidemment, à cette époque-là, nous nous sommes fortement mobilisés, avec de nombreuses séquences spéciales, assurées sur place par nos reporters, et nous sommes retournés sur place aussi, à intervalles réguliers, pour mesurer la reconstruction et pour savoir aussi si des leçons avaient été tirées. Ça, c’est pour la France.

Mais nous sommes aussi présents, bien sûr, à l’étranger. Je vais vous donner l’exemple aussi des séismes du début de l’année en Turquie et en Syrie, des dizaines de milliers de morts, de blessés également, et puis des millions de personnes déplacées. On estime par exemple qu’un sixième de la population turque a été affecté, à des degrés divers, par ce séisme. Donc là, évidemment, il fallait aussi que nous allions sur place avec nos reporters, notamment le reporter de franceinfo, Willy Moreau, et nous avons tenté de comprendre également, comment se mettait en place l’aide humanitaire internationale, avec de nombreuses ONG, comme Médecins du monde et Médecins sans Frontières, qui ont été interrogées à l’antenne.

Y a-t-il d’autres critères pris en compte, comme celui du réchauffement climatique par exemple ?

Oui, le réchauffement climatique, c’est un critère principal dans le choix des événements que nous traitons à l’antenne. Il y a bien sûr le cas des incendies de l’été dernier, en Gironde. Là aussi, nous nous sommes fortement mobilisés. Une émission spéciale, notamment une spéciale 17/20 à La Teste-de-Buch, en Gironde, et puis, plus récemment, les incendies du début de l’année, en Amérique du Nord, Etats-Unis, Canada, qui sont clairement liés à des températures anormalement élevées.

On le sait, les phénomènes climatiques extrêmes entraînent de nombreux dommages. Les auditeurs sont très sensibles au suivi de cette actualité, et souhaitent savoir si vous retournez sur le terrain pour suivre le quotidien des sinistrés ?

Clairement, on s’efforce de ne pas oublier ce qui s’est passé, et d’exercer en quelque sorte un droit de suite. C’est pour cela que nous sommes revenus, notamment en début d’année en Gironde, pour voir si des leçons avaient été tirées de ce qui s’était passé. Et nous avons organisé plusieurs émissions spéciales en Gironde.

Existe-t-il des initiatives spécifiques sur l’antenne, pour sensibiliser le public aux enjeux liés aux phénomènes climatiques et à leurs conséquences, sur l’environnement et la société ?

Vous avez sans doute entendu le matin nos présentateurs météo, qui donnent des conseils aux auditeurs, ce sont les fameux écogestes. On donne des conseils pour s’efforcer, au quotidien, de mieux respecter l’environnement, autant que possible. Et puis, il y a aussi un effort de pédagogie scientifique. Nous avons "Le billet sciences", présenté chaque matin par Anne Le Gall à 6h50 8h20, où nous essayons d’apporter une meilleure compréhension des phénomènes. Un exemple hier : Anne nous parlait notamment de ces fameuses bouées météorologiques qui ont été mises en place récemment au large de la Corse : "Le but, c’est d’éviter d’être surpris par des orages ou des tempêtes comme celle du 18 août dernier. A cette date, alors que la Corse était seulement placée en alerte jaune, donc modérée pour Météo France, des rafales de vent, beaucoup plus violentes que prévu, avaient frappé l’île, entraînant la mort de cinq personnes, l’échouage de 90 navires et de nombreux dégâts. Et c’est justement pour mieux pouvoir anticiper ce genre de phénomène brutal, que cinq bouées météorologiques flottantes vont être progressivement installées en Méditerranée, autour de la Corse, d’ici fin 2024", soulignait Anne Le Gall.

Un dernier rendez-vous important pour nous, chaque mois, bien sûr, c’est "L’Empreinte Carbon(n)e", dans le 12/14, avec notre présentateur, Frédéric Carbonne, nous délocalisons une partie du 12/14, là aussi pour mettre en lumière des initiatives concrètes, avec des solutions pour mieux lutter contre le réchauffement climatique au quotidien.

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