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Le rendez-vous du médiateur. Les journalistes et l'usage de la langue française ?

Les journalistes parlent mal le français et utilisent trop d’anglicismes, c'est ce que disent un certain nombre d'auditeurs au médiateur de Radio France. 

Article rédigé par franceinfo, Bruno Denaes
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
BRUNO DENAES/LOIC DEPECKER/REMI INK /FRANCEINFO (Catherine Cadic)

Si l’on en croit certains auditeurs qui écrivent au médiateur, les journalistes parlent mal le français et utilisent trop d’anglicismes. Profitons de cette semaine de la langue française et de la francophonie pour faire le point en compagnie de Loïc Depecker, délégué général à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). Les messages concernant le mauvais usage du français sont nombreux.

Estimez-vous que les journalistes s’expriment mal ?

"Dans l'ensemble non, chacun fait son métier excellemment. Dans le flot du dialogue et du direct, on peut avoir la tentation d'aller un peu au-delà des règles du français".

Durant cette semaine de la langue française et de la francophonie, des auditeurs  ont fait quelques remarques.

Un journaliste a dit : "Cela s’est avéré faux". Faute ?

"Ce n'est pas une faute, car on a constaté que c'était faux. On l'a constaté par des faits, par des correspondances entre plusieurs informations. C'est un paradoxe de la pensée. Cela s’est avéré faux », cela veut dire c'est vrai : c'est vrai que c'est faux" !

Un autre a dit : "Les un an de cette société". Faute ?

"Non, ça ne se dit pas. Il vaudrait mieux dire le "premier anniversaire" de cette société".

Un autre a parlé des "scenarii". Faute ?

"C'est une faute, plus forte que les autres. On dit des scénarios, puisque la règle générale du français, c'est d'intégrer les mots étrangers, le plus possible, et également les mots latins (considérés encore comme des mots étrangers). Ce terme a été francisé".

Les anglicismes

Des auditeurs nous reprochent d’utiliser des mots comme fake news, bashing, buzz, master class, burn out, biopic. Or, il est difficile de changer quand le mot a été adopté par la langue commune.

Ces termes ont été traités par la délégation générale à la Langue française, au ministère de la Culture. Par exemple pour master class, la "classe de maître", employé sur France musique récemment. Il y a des radios qui respectent fortement le français. Le burn out a également été traité : l'épuisement au travail qui est beaucoup plus compréhensible pour l'ensemble des auditeurs que "burn out"; biopic ne veut rien dire, on peut le traduire par "bio film", qui permet de montrer que c'est un film qui fait la biographie d'un personnage important.

La francisation de ces mots donne parfois des expressions étonnantes. Prenons smartphone. Les directives gouvernementales ont suggéré "ordiphone" ; cela n’a pas marché. Aujourd’hui, on nous propose "mobile multifonction". Qui va utiliser cette expression ? Les gens diront plutôt "mobile".

Loïc Depecker en appelle aux journalistes pour aider la DGLFLF à trouver les bons mots et les bonnes formules.

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