Cet article date de plus de cinq ans.

Le rendez-vous de la médiatrice. Les manifestations de Hong Kong

Au micro de la médiatrice Emmanuelle Daviet, Jean-Marc Four, directeur de la rédaction internationale de Radio France.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des milliers de personnes ont formé une chaîne humaine à Hong Kong, le 23 août 2019, dans le cadre des manifestations pour la démocratie. (KOKI KATOKA / YOMIURI / AFP)

Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes de Radio France et Jean-Marc Four, directeur de la rédaction internationale évoquent aujourd'hui le traitement sur franceinfo des manifestations à Hong Kong.

On commence par la remarque d’Alexandre : "Je suis étonné que les manifestations de Hong Kong soient si peu couvertes par vos radios. Est-ce en raison de l’été et de choix éditoriaux plus estivaux ?"

franceinfo : Comment avez-vous traité cette actualité ?

Jean-Marc Four : Quand on est passionné par un sujet, on a toujours tendance à penser que votre média préféré n'en fait pas assez. Pendant l'été, les effectifs sont moins importants donc on ne couvre peut-être pas avec les moyens voulus tous les événements.

Un autre facteur : Hong Kong c'est loin, les missions sont longues et coûteuses. Mais j'estime tout de même qu'on a fait le boulot : un grand reporter de Radio France, Valérie Crova, a passé 8 jours à Hong Kong à la mi-août. Notre correspondante à Pékin, Dominique André, s'y est rendue également, nous avons aussi une autre correspondante basée à Hong Kong.

 

On poursuit avec la réflexion de Hugo : "Il me semble que vous avez choisi de traiter les manifestations à Hong Kong sous le filtre de la violence des masses, sans donner de contexte, et en réduisant à peau de chagrin le contradictoire".

La violence a-t-elle été privilégiée dans le traitement de cette actualité ? La perception de cet auditeur vous paraît-elle fondée ?

Jean-Marc Four : C'est en partie vrai, car les journalistes s'intéressent toujours au fait le plus récent. Dans ces manifestations qui durent depuis plus de trois mois, le fait le plus nouveau est qu'il y a un engrenage de la violence des deux côtés ; du côté des manifestants comme de la police. Le risque journalistique c'est de faire en quelque sorte le jeu de Pékin qui veut pousser à la radicalisation pour ensuite légitimer la répression. On a certes parlé de la violence, mais en contextualisant avec des papiers d'analyse.

On termine avec la remarque d’Olivier, partagée par d’autres auditeurs : "Vous nommez les manifestants "des défenseurs de la démocratie". Or, beaucoup de ces manifestants sont issus de familles ayant fait fortune en exploitant des travailleurs pauvres de Hong Kong, quand ces mêmes familles étaient au service des britanniques colonisateurs."

Les manifestants, "des défenseurs de la démocratie" ? Que répondez-vous à ces points de vue ? 

Jean-Marc Four : Ce que dit Olivier est exact, il y a effectivement à Hong Kong des familles très aisées, mais il y a 7,5 millions d'habitants à Hong Kong dont 2 millions de manifestants dans les rues. Partant de là, ce ne sont pas que les personnes aisées qui sont dans la rue. Sans se tromper, on peut dire que c'est le peuple de Hong Kong qui est dans la rue.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.