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La Croisière s'amuse

Le médiateur s'intéresse cette semaine aux déplacements des journalistes à l'étranger : Londres, La Havane... Selon certains auditeurs, ces déplacements ne seraient que gaspillage financier et n'apporteraient rien de plus au traitement de l'actualité. Retour sur les messages d'auditeurs et explications des différentes chaînes face à ces accusations.
Article rédigé par Bertrand Vannier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (La taxi emprunté par France Info à Londres, le 7 mai 2015 © Elise Deleve - France Info)

Depuis quelques semaines, de nombreux auditeurs nous reprochent de jouer à "La croisière s’amuse" en multipliant les déplacements onéreux à l’étranger.

"France Info consacre la journée du 7 aux élections au Royaume-Uni" écrit Didier. "Tout à fait normal. Cependant le fil rouge est constitué par une journée en taxi.  Quelle est la plus-value apportée au regard du surcoût sans doute conséquent  ?"

France Info n’est pas la seule station de Radio France visée par ce reproche : "Je reste perplexe" affirme Jean-Yves au constat des frais éditoriaux de France Inter lorsque la matinale se délocalise à La Havane et précédemment au Moyen Orient.  "Devant les difficultés financières de Radio France, nous comprenons mal, accusent Pascal et Brigitte, les ballades touristico-médiatiques du couple de France Culture des Matins et la Grande Table." 

Il y a donc un double reproche : gaspillage financier et absence de valeur ajoutée.

Le médiateur s'inscrit en faux contre le côté inutile d’aller voir ailleurs. Les auditeurs quand ils le peuvent, vont au musée pour aller voir en vrai les tableaux, plutôt que de se contenter des photos. Ils vont au cinéma en achetant donc un billet et en grevant leur budget plutôt que d’attendre la diffusion de leur film favori un ou deux ans plus tard gratuitement à la télévision.

Pour France Info, et cela vaut pour Inter et Culture également, il y a un budget des déplacements. Budget actuellement en réduction, en raison des difficultés financières de Radio France. Les dirigeants d’Info font donc des choix en investissant sur quelques rendez-vous comme Londres parce qu’ils estiment que le fond et la couleur de l’antenne seront différents si l’équipe est sur place. Les frais engagés pour réserver deux taxis étaient équivalents à ceux correspondants à la location d’un lieu pour installer le studio. Quant à l’équipe, elle était composée de moins de 10 personnes. Présentatrice, reporters et technique comprise.

Sur le fond encore, et cela vaut pour toutes les antennes, aller voir ailleurs c’est aussi répondre à la critique justifiée que font certains auditeurs d’offrir de la radio en boîte faite à Paris avec des spécialistes parisiens. La ballade entre guillemets de Fabienne Sintès à Londres lui a permis d’aller à la rencontre de ses interlocuteurs britanniques. De plus, insiste Erik Kervellec, le directeur de la rédaction d’Info, cela correspond à la nouvelle promesse éditoriale de la chaîne avec du son, de l’image et du texte.

Olivier Poivre d’Arvor, le directeur de France Culture, explique que ces déplacements symbolisent le nouveau motto de sa chaîne : regarder ailleurs, s’ouvrir au monde.

Pour finir, le médiateur revient sur un sujet  qui n’a rien à voir avec ce qui précède : Palmyre et DAESH. Le médiateur donne raison aux auditeurs qui s’étonnent d’entendre à longueur d’antenne y compris sur Info, que la cité antique est tombée. Comme si, seules les colonnes romaines étaient en danger. Or, à Palmyre il y avait également environ 200.000 habitants et ceux-là, il ne faut pas les oublier.  

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