Quand la série "The Wire" entre à l'université
Baltimore et ses ghettos. Baltimore et ses jeunes qui oscillent entre désoeuvrement et délinquance, ses hommes politiques tentés par la corruption et ses policiers qui luttent contre les trafiquants de drogue. Les cinq saisons de cette série créée par un ancien journaliste et un ancien policier de Baltimore sont une véritable mine d'or pour Marie-Hélène Bacqué, professeur de sociologie et d'urbanisme à Nanterre : "A partir de cette série, on peut s'interroger sur la place des ghettos les rapports sociaux, la place du pouvoir public..."
"Culture savante contre culture populaire"
Une série télé étudiée comme un ouvrage de sociologie, rien d'étonnant outre-Atlantique - The Wire est entrée à Harvard. En France, il reste des réticences. Le projet a d'ailleurs été refusé par plusieurs universités avant d'atterrir sur le bureau d'Anne-Marie Paquet-Deyris, professeur en littérature américaine à Nanterre : "On oppose encore trop souvent culture savante et culture populaire. Mais cette opposition se délite petit à petit et c'est tant mieux !"
En tout cas, la demande est là : pendant le cours sur The Wire, plus une place de libre dans l'amphithéâtre. "Cela permet de parler de sujets très complexes avec un public plus large que celui avec lequel nous échangeons habituellement" note Amélie Flamand, sociologue et co-organisatrice. Dans l'assistance, certains participants ont en effet dépassé depuis longtemps l'âge d'aller à l'université. Des participants passionnés par The Wire, mais qui gardent un esprit critique : "Il faut bien garder en tête qu'il s'agit d'une fiction" dit l'un. "Ce n'est qu'une représentation, pas une image fidèle de la réalité" .
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