Placements atypiques, placements à risques ?
L'affaire Marble Art Invest a récemment
défrayé la chronique. Cette société proposait d'investir dans des toiles
d'artistes, avec promesse d'un taux de rentabilité de 16% par an.
Guy Cocheteux fait partie des souscripteurs, et il le
regrette car il a perdu 55.000 euros dans l'affaire. S'il y est allé en
toute confiance, c'est parce que c'est un ami conseiller en gestion de
patrimoine qui le lui a proposé. Il ne savait pas que ce CGP avait une
commission de 40% sur les produits Marble Art Invest. Un taux
extrêmement élevé, synonyme de produit
pourri.
L'affaire Marble Art Invest a fait
plus de 300 victimes en France. Douze millions d'euros ont été détournés en à
peine trois ans. Sept personnes dont un huissier de justice ont été mises en
examen.
L'offre en matière de placement
atypique est très large. Stéphane a mis une partie de ses économies dans
PatriWine, une société spécialisée dans les placements dans le vin. Il a
investi 10.000 euros en mars 2012, pour voir. Dans les premières semaines le
placement a pris 3%, supérieur au Livret A, ensuite ça a stagné, puis ça a
baissé jusqu'à - 8 % avant de remonter en fin d'année à + 8%. Conclusion de
Stéphane : "Ce n'est pas un placement miracle, c'est un placement
qui a des contraintes. C'est à dire que l'argent, il faut partir du principe
qu'il sera bloqué pendant au moins 12 mois, que ca va fluctuer, qu'on ne
maîtrise pas le moment de la revente ".
Voilà pour le vin, d'autres sociétés
proposent un investissement dans des
lettres et des manuscrits. C'est le cas
de la société Aristophil, dont le président est Gérard Lhéritier.Lui ne promet rien aux investisseurs
ou aux collectionneurs qui viennent chez lui. "Nous vendons des collections
individuelles ou des collections en indivision. Il n'y a aucune promesse ni de
rachat ni de taux d'intérêt, ça n'existe pas. Les collectionneurs, les
investisseurs qui achètent chez nous, nous confient leurs collections pendant
un certain nombre d'année, nous exploitons ces collections. Au bout de 4, 5, 6,
7 ans, le propriétaire de cette collection peut partir avec, peut la revendre
dans une maison de vente, peut repasser par Aristophil, et à ce moment là, on
accepte ou non de racheter cette collection un peu plus chère que nous l'avons
vendue, c'est tout ".
Des placements atypiques extrêmement variés
Pas de promesse de taux d'intérêt
chez Aristophil et pourtant c'est pour le rendement que cette dame que nous
appellerons Jocelyne a investi dans les manuscrits. Elle le dit : "C'est la
personne qui est venue me proposer Aristophil [un courtier, NDLR] qui m'a parlé de taux d'intérêt.
Sinon je n'aurai pas investi pour quelque chose qui ne m'intéresse pas" .
Œuvres d'art, vins, lettres,
manuscrits pour ne citer que ces exemples, les placements atypiques sont
extrêmement variés. Mais à chaque fois l'investisseur se doit d'être prudent,
d'être vigilant. C'est le conseil de Nathalie Lemaire, directrice en charge des
relations avec les épargnants à l'autorité des marchés financiers : "La
première question à se poser est qui nous vend ce produit, et dispose t-il d'un
agrément pour le faire ? La deuxième question à se poser est celle du
rendement, à rendement élevé correspond toujours un risque élevé et il est
totalement illusoire de faire croire qu'on peut bénéficier à la fois d'une
sécurité maximale et d'un rendement élevé. Ensuite sur des produits atypiques
comment est faite la valorisation du produit, comment est fixé le prix auquel
on me le vend, à quel prix pourrai-je le revendre et quelle sera la liquidité
sur ce produit ? "
En cas de doute il ne faut pas
hésiter à appeler AMF Epargne Info Service au 01 53 45 62 00.
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