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Otages d'Arlit : les dessous d'une libération

Les quatre otages français du Niger, libérés mardi, arriveront mercredi en fin de matinée en France. Ils ont décollé peu avant 7h de Niamey dans un avion de la République française. Après trois ans de détention, leur calvaire est enfin terminé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les otages français ont été libérés grâce au Niger. Le président
et le ministre des Affaires étrangères, François Hollande et Laurent Fabius, ont tous deux salué l'action nigérienne.
D'ailleurs mardi soir, aux côtés des otages, amaigris et barbus, se
trouvait Mahamadou Issoufou, le président
nigérien.

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En quoi le rôle des autorités nigériennes a été décisif ?

Parce qu'elles étaient directement en contact avec les
ravisseurs, régulièrement. Parce que les discussions n'ont jamais cessé entre les
groupes islamistes ou touareg qui gravitent entre la frontière du Niger et du
Mali. On sait désormais avec certitude que les otages étaient détenus sur le
sol malien et séparés en deux groupes. Ils ont été rassemblés il y a peu, quand
les discussions étaient sur le point d'aboutir. Et l'un des négociateurs
nigériens a pris la route du nord Mali il y a quelques jours avec pour mission
de les ramener. Un rôle qu'un Français pouvait difficilement tenir, étant donné
l'activité militaire de la France dans cette zone actuellement.

De son côté la France a évidemment suivi et épaulé les
négociateurs nigériens mais c'est surtout l'armée qui a joué un rôle important.

Il y a une semaine on apprenait qu'une
opération de grande ampleur était en cours au Mali et au Niger. 1.500 soldats français, maliens et la mission de l'ONU
étaient chargés, je cite l'état-major "d'éviter les résurgences de
mouvements terroristes dans cette zone"

L'opération Hydre a permis de sécuriser leur libération*


Aujourd'hui, l'opération Hydre, c'est son nom, prend un
autre sens. Elle a été annoncée au moment où les négociateurs ont
compris que la libération des quatre otages était proche. Il fallait alors sécuriser leur route, leur retour vers
Niamey, éviter qu'ils soient exposés à des attaques. L'armée française a aussi
rempli ce rôle.

Y a-t-il eu une
rançon ?

Des ravisseurs seulement effrayés par l'armée
française, cela parait un peu court pour obtenir cette libération. Laurent Fabius l'affirme "la France ne verse pas de
rançon
" et il ne ment sans doute pas.

Mais le ministre des Affaires étrangères précise dans la
foulée que l'intervention du président nigérien a été "très efficace "
et même "déterminante". En langage diplomatique cela pourrait vouloir dire que le
Niger s'est également impliqué financièrement.

Il a sans doute fallu payer AQMI, la branche sahélienne
d'Al-Qaïda.

Quel intérêt pour les Nigériens ?

Il est diplomatique bien sûr mais surtout économique. Le pays est actuellement en négociation avec Areva,
l'employeur des quatre ex- otages.

La compagnie française exploite les gisements d'uranium
du pays et la convention de 10 ans arrive à son terme à la fin de l'année, le
contrat est renégocié actuellement. 
Il y a deux semaines, plusieurs milliers de personnes ont
manifesté dans la ville minière d'Arlit, estimant qu'Areva ne redistribuait pas
suffisamment ses bénéfices.

D'ailleurs l'Etat nigérien clame qu'il veut obtenir plus
d'argent ainsi que des investissements de la part du géant du nucléaire
français, par exemple pour rénover une route, baptisée la route de l'uranium,
entre les villes de Tahoua et Arlit.

Le patron d'Areva a rencontré le président du Niger à
Niamey, il y a trois semaines. Mahamadou Issoufou lui a expliqué que l'uranium
représente actuellement 5 % du budget de son pays, il veut voir ce chiffre
monter à 20%.

Dans ce contexte d'âpre renégociation
avec une société dont l'Etat français est actionnaire majoritaire, la
libération des otages vaut extrêmement cher.

 

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