L'accès des aveugles à Internet, le chantier oublié ?
Apple, Microsoft ; les géants de l’informatique ont pris en compte les aveugles dans l’évolution de leur machines ou de leur logiciels.
Aujourd’hui la plupart des malvoyants qui surfent sur internet utilisent un
outil vocal - gratuit pour mac, payant pour le plus réputé d’entre eux chez
Microsoft. Le problème vient des sites Internet, qui sont trop souvent difficile
d’utilisation pour les lecteurs d’écrans, c'est-à-dire les logiciels vocaux.
Delphine est mère de famille. Elle utilise un vieux PC. Elle s’en sert pour
scanner et faire lire son courrier par
le logiciel vocal, mais pas seulement. Elle fait aussi parfois ces courses par
internet. Quand le logiciel est adapté. Ce qui n’est pas toujours le cas.
Une norme a pourtant été adoptée à l’échelle internationale
il y a douze ans pour faciliter la lecture des sites par les logiciels
vocaux. En France la loi sur l’égalité
des droits et des chances prévoit dans son article 47 une mise aux normes des
sites publics. Les services de l’Etat devraient être accessibles depuis un an et
ceux des collectivités locales cette année.
Mais dans les faits il y a du retard dénonce Fernando
Pinto da Silva, responsable du CERTAM, le centre d’évaluation et de recherche
sur les technologies pour les aveugles et les malvoyants, pour l’association
Valentin Haüy.
En pointe dans le domaine, l’association Valentin Haüy
incrimine le manque de formation des webmestres et le manque d’outils. Sylvie
Duchateau travaille sur l’accessibilité numérique, pour l'association Braillenet. Pour elle, la toile a encore de gros
progrès à faire pour s’ouvrir vraiment aux aveugles.
L’utilisation d’Internet demande aussi un gros travail de
formation pour les aveugles et un investissement financier. Eurobraille, seule
société en France à faire des claviers en braille pour ordinateur, a des tarifs qui
vont de 1.500 euros à 10.000 euros, et les aides des maisons départementales des
personnes handicapées sont loin de couvrir ces montants.
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