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Dans les Ardennes, le désarroi des militants PS

Le Premier ministre Manuel Valls présente ce mercredi en Conseil des ministres le plan d'économies du gouvernement. Cinquante milliards d'euros doivent être épargnés d'ici 2017 et la fin du quinquennat de François Hollande. Pour le chef de l'Etat, au pouvoir depuis deux ans, c'est une nouvelle étape, il l'a dit quand il a remanié son gouvernement. Dans le département des Ardennes, plusieurs militants et sympathisants du Parti socialiste ont le blues. Ils sont nombreux à avoir perdu leurs illusions.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les militants s'interrogent : "Le changement c'est
quand 
?" Il y a un énorme fossé, presque un gouffre,
entre les espoirs de 2012 et la situation d'aujourd'hui. Des illusions perdues,
des espoirs déçus, des promesses non tenues. "Tout le monde était
content et disait que ça allait changer
", explique Sophie, 60 ans et
assistante maternelle, à Nouzonville, dans les Ardennes. "Mais en fin de
compte, il ne s'est rien passé. Il y aurait une autre élection, je ne voterais
pas pour lui (ndrl : François Hollande), il n'y a pas de danger.
Maintenant, je suis contre lui, j'ai compris. Dès que je le vois à la télé,
j'éteins. C'est terminé les belles promesses.
"

Pour Martine, qui est conseillère municipale d'opposition, à Rethel,
c'est la même désillusion. "On a connu François Mitterrand, il y a eu un
grand élan et des choses magnifiques. Et je me suis dit, bon, François
Hollande, c'est quelqu'un de calme mais qui va nous surprendre, mais non. Le
milieu hospitalier, y'a rien de réparé, la justice il n'y a pas d'amélioration,
on bloque les retraites... Quand on vote à gauche, c'est pas pour avoir une
politique de droite.
"

Les militants et sympathisants de gauche cherchent des
explications. Jean-Jacques, instituteur à la retraite de 64 ans et militant
socialiste, estime par exemple que François Hollande et l'exécutif ont commis
des erreurs dans leur stratégie. "La première grande bataille a été le
mariage pour tous, est-ce que c'était la première chose à mettre en
place ? On avait du temps. Le gouvernement aurait dû se préoccuper de
l'emploi, c'était la priorité absolue
".

Et effectivement, l'emploi, le pouvoir d'achat... les électeurs de
gauche attendaient beaucoup de François Hollande dans ces domaines.

Mais Angélique, 35 ans, mère au foyer de 3 enfants, n'a rien vu
venir. "En deux ans, ma vie n'a pas du tout changé, parce qu'on n'a pas eu
ce que monsieur Hollande avait annoncé. C'est des promesses qu'il ne pouvait
peut-être pas tenir et il aurait dû réfléchir avant de les faire. Certaines ne
sont même pas réalisables
", explique la jeune femme. 

Eux qui se situent sur l'aile gauche de la gauche ont déchanté
quand ils ont vu Manuel Valls prendre la place de Jean-Marc Ayrault. Ils
s'inquiètent de son plan d'économie de 50 milliards d'euros, du gel des
prestations sociales, des salaires. Plusieurs militants le jugent trop
social-libéral, pas assez à gauche, à l'image de Christian, qui est musicien.
"C'est certainement pas Valls qu'il fallait mettre, nous on attendait
quelqu'un de plus à gauche. Moi je suis un peu surpris parce que la claque des
municipales aurait dû pousser Hollande vers les sympathisants de gauche. Mais
on se rend compte que ça balance de l'autre côté. Je comprends plus
grand-chose. De toute façon, on écoute pas les militants."

La plupart des cadres du PS dans le département disent qu'il ne
faut pas lâcher, qu'il reste trois ans pour améliorer les choses... Mais
plusieurs  ont l'impression que ces deux
premières années ont été perdues, gâchées. C'est le sentiment de Florian
Lecoultre, maire de Nouzonville, toujours dans les Ardennes. A 24 ans, c'est le
plus jeune maire de la région Champagne-Ardenne. "Je me souviens que
François Hollande avait pris 60 engagements, je ne trouve pas cela excessif,
cela me semblait réalisable. Mais je trouve que l'on est en train de tout
gâcher, on est passé au travers lors de ces deux premières années. Même nos
réussites, on ne parvient pas à les valoriser. Je ne comprends pas qu'une fois
au pouvoir, c'est là qu'on est le plus faible dans les têtes des gens.
"

Prochain test pour le PS, les élections européennes, dans un mois... Des européennes que les militants et sympathisants redoutent plus que tout, surtout
après la débâcle des municipales.

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