Polycrise : le mot de Davos cette année
Chaque année il y a un mot qui revient à Davos, voire plusieurs. Cette année, le mot à la mode, c'était polycrise. Ces mots expriment à la fois les craintes et les espoirs du capitalisme, permettent de mieux comprendre les enjeux économiques du moment, en tout cas à travers ce prisme singulier qu'est la petite station suisse enneigée.
Une concentration pendant plusieurs jours de chefs d'états et de gouvernement, d'organismes internationaux, de patrons de multinationales qui ont fait le déplacement depuis l'Inde, le Brésil, les Etats-Unis, les Emirats arabes unis ou encore la Malaisie. Ce mot montre bien la complexité de la situation actuelle et la difficulté à y faire face.
2022 : plusieurs crises simultanées
La première, c'est la crise sanitaire, qui a placé sous cloche les économies du monde entier pendant plus d'un an, et bien davantage en Chine. La deuxième puissance économique mondiale a mis fin à sa politique zéro Covid, il y a 15 jours seulement. Son absence prolongée a faussé le jeu de l'offre et de la demande mondiale. Les effets dominos du retour de la Chine sur le devant de la scène, ces prochains mois, sont difficiles à anticiper mais ils inquiètent de nombreux pays.
Deuxième crise d'ampleur, la guerre en Ukraine, qui dure depuis quasiment un an, aux effets multiples sur l'énergie, les matières premières, et qui amplifie une inflation déjà présente avec des répercussions politiques et sociales.
Enfin et non des moindres, passée au second plan, ont dénoncé de nombreux activistes et de responsables d'ONG en marge de Davos, la crise climatique. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a même appelé à poursuivre l'industrie pétrolière en justice, comme les cigarettiers, autrefois.
Cette polycrise oblige à un peu d'humilité de la part de ce capitalisme, autrefois triomphant. Une fébrilité qui n'empêche pas une certaine résistance. Au cours d'une table ronde ce vendredi 20 janvier, à Davos, la patronne du FMI se remémorait les prévisions très pessimistes d'il y a quelques mois : récession mondiale, cascade de faillites d'entreprise, chômage de masse.
Finalement l'emploi résiste, les entreprises aussi, le pic de l'inflation semble passé. Mais face à cette polycrise, il y a un autre risque : que chacun se replie sur soi. D'ailleurs "fragmentation" était l'autre mot à la mode, cette année, à Davos.
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