Le mot de l'éco. Le budget
Un budget 2021 hors normes, à cause de la crise sanitaire. Cette année, il n'y a même pas d'objectif de déficit sous les 3% du PIB
C'est notre marronnier à nous de la fin du mois de septembre dans tous les services "Economie" des médias français : la présentation du budget de l'Etat pour l'année à venir. Cela s'appelle le projet de loi de finances.
Celui pour 2021 sera présenté ce lundi en conseil des ministres. Un moment solennel qui a ses codes et ses rituels. Avant de se rendre à l’Elysée, au petit matin, le ministre de l'économie expose lui-même aux journalistes les grandes orientations du budget de l'Etat qui sera ensuite débattu puis adopté par les parlementaires. Mais cette année, on a perdu tous nos repères. Il n'y a même pas d'objectif de déficit sous les 3% du PIB. La règle dite de Maastricht imposée par l'Union européenne a de toute façon été abandonnée temporairement pour raison de COVID. Pas d'ambition non plus de réduction des dépenses. L'heure est plutôt à l'ouverture des vannes.
Pas d’objectif de baisse des dépenses publiques
Plus personne ne parle de réduire la dépense publique, ni le nombre de fonctionnaires. Même la question du financement des mesures est presque devenu taboue. L'opposition elle-même ne la soulève pas, comme si elle était passée au second plan avec la crise sanitaire. D'habitude on compare les lignes budgétaires, les dépenses, les recettes, on regarde si on y retrouve ses petits. Mais là, on sait déjà qu'on ne les retrouvera pas. Laissons filer les déficits. L'argent ne coute pas cher et la France se finance à peu de frais sur les marchés. Quant à la dette qui s'accumule, on va la mettre de côté, cantonner la dette covid explique pudiquement le gouvernement.
A crise exceptionnelle, budget exceptionnel
Tant pis si les dépenses explosent et dans le même temps ne sont pas comblées par des recettes qui elles sont en chute libre. Avec la consommation des ménages qui ne repart que timidement et qui ne devrait retrouver son niveau d'avant crise qu'en 2022 selon les prévisions, la TVA devrait du même coup moins rapporter d'argent à l'Etat par exemple.
Mais pas question d'aller chercher des sous ailleurs, et notamment dans le portefeuille des ménages, dont le pouvoir d'achat a été préservé dans cette crise grâce au filet de sécurité mis en place par le gouvernement. Cette année donc pas de chasses aux niches fiscales comme d'habitude. Pas non plus de hausse d'impôt, notamment sur les plus riches comme le réclament certains. La relance économique est à ce prix. Et tant pis si la rigueur budgétaire en prend un coup.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.