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Le mot de l'éco. Dégressivité : les aides publiques seront réduites progressivement dès le 1er juin

La baisse annoncée et dégressive des aides publiques va commencer le 1er juin et se poursuivre jusqu'à l'automne. Le gouvernement veut remettre le pays au travail. Le fonds de solidarité est maintenu jusque fin mai, dégressif en juin, et arrêté à la fin de l'été.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La crise sanitaire mondiale a un impact sévère sur les économies. En France, notre pays a été mis sous perfusion, et à partir du 1er juin, les aides publiques vont commencer à diminuer. (NAMTHIP MUANTHONGTHAE / GETTY IMAGES)

Le mot de l'éco en cette fin mai, c'est le mot dégressivité. Le gouvernement veut remettre le pays au travail et faire en sorte que les entreprises ne restent pas fermées. Décryptage avec Isabelle Raymond, cheffe du service éco de franceinfo. 

franceinfo : Comment cela va-t-il se passer ? 

Isabelle Raymond : C’est l’heure de fermer en douceur le robinet des aides publiques, de sortir progressivement du "quoi qu’il en coûte".  Au fur et à mesure que l’activité reprend, le gouvernement retire la perfusion qui alimente l’économie.  À partir du 1er juin, de mardi prochain donc, les commerces par exemple, à quelques exceptions près, n’auront plus droit au fonds de solidarité des entreprises qui a compensé  lors des fermetures successives – les pertes d’activité jusqu’à un certain niveau . 

Le chômage partiel, lui aussi, sera moins pris en charge financièrement par l’État, le rendant de fait moins attractif. Il faut remettre la France au travail, estime le gouvernement, et pour cela, il faut désinciter les entreprises à rester fermées. 

Mais le filet de sécurité des aides ne  sera desserré que très progressivement pendant l’été ?

Oui, les aides publiques vont être dégressives tout au long de l’été, jusqu’à extinction, normalement d’ici l’automne, avec un calendrier différent selon les dispositifs et les secteurs d’activité. 

Mais l’idée est bien de sortir de cette situation exceptionnelle et de cette économie subventionnée. Même si certains secteurs devraient continuer à bénéficier d’aides spécifiques, parce que la reprise y sera plus lente, plus incertaine, plus lointaine aussi, notamment les secteurs de l’événementiel, du tourisme d’affaires ou celui des discothèques.

Le gouvernement a d’ailleurs prévu une nouvelle enveloppe budgétaire pour tenir encore quelques mois...

Une nouvelle enveloppe de 20 milliards d’euros a été débloquée par l’exécutif, dont 15 milliards et demi, juste pour financer les mesures d’urgence. Cette rallonge budgétaire sera présentée en Conseil des ministres, mercredi 2 juin, puis débattue par le Parlement.

Alors est-ce que ce sera suffisant ? Est-ce que la consommation des ménages, un des moteurs de l’économie, relancera suffisamment l’activité pour se passer, dans les prochains mois, de toutes ces mesures d’urgence, sans provoquer pour autant une vague de faillites sans précédent, c’est en tout cas le pari fait par le gouvernement. 

D’ailleurs, la dernière livraison de statistiques de l’Insee n’a pas entamé son optimisme.  L’économie s’est contractée au premier trimestre avec une croissance dans le rouge : - 0,1%. Mais Bercy reste droit dans ses bottes et maintient ses prévisions à + 5% pour 2021. Pas question donc, ni de revoir ses prévisions à la baisse, ni pour l’instant de remettre du charbon dans la machine. L’idée d’un vaste deuxième plan de relance est, pour l’instant en tout cas, exclu.   

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