La crainte de la stagflation revient
Ce terme résume à lui tout seul un condensé des inquiétudes du moment. A savoir une inflation galopante et une croissance nulle.
Avec une stagnation de la croissance économique, donc de la création de richesse, la croissance est atone en France depuis le début de la guerre en Ukraine : nulle au premier trimestre, et l'INSEE espère à peine un quart de point pour le deuxième trimestre.
A cette croissance quasi nulle, ajoutez une inflation qui ne connaît pas de répit : 7,5% pour la zone euro. La hausse des prix atteint 5,4 en avril en France, selon les chiffres confirmés hier par l’INSEE. Prenez la croissance stagnante et ajoutez-y l'inflation. Secouez, et vous avez la stagflation.
Christine Lagarde ne croit pas à un retour de la stagflation
La stagflation évoque de mauvais souvenirs aux plus âgés d’entre nous. Les chocs pétroliers des années 70. Hausse des prix, pouvoir d’achat en berne, hausse des salaires pour compenser, et à nouveau, hausse des prix. Une spirale infernale selon certains économistes et décideurs politiques qui craignent le retour de ce scénario catastrophe.
Mais on n’en est pas là, rétorque la patronne de la Banque centrale européenne. Christine Lagarde se veut rassurante même si, en parallèle, elle dit pour la première fois tout haut cette semaine qu’il est temps d’augmenter les taux d’intérêt, ce qu’elle s’était refuser à envisager jusqu’à présent. Mais la Fed vient de le faire outre-Atlantique. Et la BCE donc va à son tour relever son taux directeur, dès cet été.
C’est la première fois depuis 11 ans que la BCE utilise ce moyen de contrer l’inflation, synonyme d'argent pas cher, d'emprunt facile pour les États européens et a fortiori pour les ménages. Une action monétaire forte en forme de stratégie contre cette stagflation balbutiante, mais dont les effets sur les finances publiques et les foyers européens restent inconnus pour la suite de l’année 2022, et au-delà.
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