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Chine : quels investissements en France ?

Faut-il craindre les investissements chinois en France ? Dernier investissement en date, l'aéroport de Toulouse, un consortium chinois, Symbiose, va prendre près de la moitié du capital. Le gouvernement a tranché avant-hier soir.
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (Bercy confirme le choix du consortium chinois pour l'aéroport de Toulouse © MaxPPP)

Les investissements chinois en France ne pèsent pas autant que l’on pourrait l'imaginer. Il est vrai que les exemples sont nombreux : l'aéroport de Toulouse, mais aussi le Club Med avec Fosun qui souhaite en devenir le principal actionnaire, ou encore PSA-Peugeot Citroën, qui a ouvert son capital au constructeur chinois Dong Feng.

Les investissements chinois représentaient environ 4 milliards d'euros en 2012. C'est moins de 1% de l'ensemble des investissements directs étrangers en France. Le premier investisseur en France, ce sont les Etats-Unis, loin devant. C'est peu, mais cela progresse très vite : ces investissements ont été multipliés par 12 depuis 2005.

Dans l’agroalimentaire, les vignobles, le luxe, les cosmétiques, la pharmacie. Mais aussi l’industrie, l'aéronautique ou l'énergie.

Il y a évidemment une dimension financière. La Chine dispose de la première réserve de change au monde. Il y a donc de l'argent à placer. Qu'il s'agisse d'un richissime particulier ou d'une entreprise d'état, l'investisseur chinois peut être à la recherche d'une marque, d'une technologie ou d'un savoir-faire industriel. L’objectif, c’est de se développer à l’étranger et de monter en gamme rapidement. Il peut aussi y avoir un intérêt alimentaire : nourrir le marché chinois -c'est 1,3 milliard de consommateurs- avec des garanties de sécurité sanitaire. C'est le cas pour les produits laitiers, notamment depuis le scandale du lait frelaté en 2008. Depuis la Chine a investi en France, chez Isigny ou dans la coopérative laitière Sodiaal, avec notamment la construction d'une usine dans le Finistère.

C’est d'abord une chance. Alors que la croissance est faible, que les entreprises françaises sont à la peine, il y a là des investisseurs prêts à soutenir certaines activités. Le risque, c'est que ces investissements soient destinés à pomper une technologie, à alimenter le marché chinois et qu"ils se fassent au détriment de développement d'entreprises ou d’emplois en France. Mais même si les investissements chinois progressent vite en France, ils restent quatre fois plus faibles que ceux que de la France en Chine.

Il y a par exemple 200 entreprises chinoises en France contre 9.000 entreprises françaises en Chine.

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