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Bouclier tarifaire : limiter la hausse des prix du gaz, de l'électricité, de l'essence… et du train

"Le mot de l’éco" de la semaine, c'est celui de bouclier tarifaire, parce qu'il est mis un peu à toutes les sauces en ce moment. Énergie, ristourne à la pompe, SNCF, des dépenses qui ont profité à tous, mais pas au même niveau. 

Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La SNCF a annoncé, ce vendredi 18 novembre, une hausse de 5% des prix sur les billets de TGV. Toutefois, certains tarifs ont été gelés (bouclier tarifaire) pour que les familles aux budgets les plus modestes puissent voyager. Ces tarifs ne seront donc pas augmentés.  (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le bouclier tarifaire le plus connu, c'est le bouclier énergétique : les prix du gaz ont été gelés cette année, ceux de l'électricité n'ont augmenté que de 4%. Et l'an prochain, la hausse sera limitée à 15%. Il y a eu aussi les ristournes à la pompe – ce n'est pas un bouclier à proprement parler, mais ça a permis de faire des économies –18 centimes de remise par litre au printemps, 30 centimes à la rentrée, 10 centimes depuis quelques jours.

Et l'expression bouclier tarifaire a même fait école à la SNCF, qui a annoncé son propre bouclier : des hausses de prix plafonnées à 5%, alors que ceux de l'énergie atteignent 13%.

franceinfo : Pour revenir aux "vrais" boucliers, leurs effets sont bien quantifiés...

Guillaume Gaven : Selon le ministère de l'Économie, sans bouclier énergétique, on paierait chacun, l'an prochain, une facture en hausse de 120% – plus du double donc. Quant à la ristourne à la pompe, elle a permis, depuis le début de cette année, de faire en moyenne 120 euros d'économie.  

Si l'on prend un peu de hauteur maintenant, le bouclier tarifaire a permis un gain d'1,7 point de croissance en France cette année. C'est ce que révèle une récente étude de l'Institut des politiques publiques, un organisme de recherche indépendant. L'IPP estime que, sans bouclier, l'inflation aurait été de 7,5% cette année, alors qu'elle sera contenue à moins de 6,5. Mais tout cela a un coût pour les finances publiques, que l'institut chiffre à 110 milliards d’euros pour la période 2021-2023.  

Des dépenses conséquentes qui ont profité à tous ?  

Parce que tout le monde est touché par la flambée des prix de l'énergie, mais pas au même niveau. L'IPP estime que la flambée des prix a pesé à hauteur de 5,8% sur le niveau de vie des plus modestes, mais seulement 3% pour les plus aisés. Et c’est même un point de plus pour ceux qui habitent à la campagne, ou dans des villes de moins de 500.000 habitants. Ce qui se comprend simplement : une maison c'est plus cher à chauffer qu'un appartement, surtout si c'est une chaudière au fioul. Et la voiture est indispensable pour se déplacer, en l'absence de transports en commun.  

C'est ce que l'institut appelle "un choc de bien-être", qui n'est pas franchement mesuré aujourd'hui par les diverses statistiques. L'institut plaide pour des dispositifs plus ciblés, en fonction des revenus évidemment, mais aussi de la consommation d'énergie. À ce titre, la future indemnité carburants, qui sera mise en place en janvier prochain, ne fait que la moitié du chemin, puisque versée seulement en fonction des revenus.  

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