Transports : l'Italie tente toujours d'obtenir le feu vert de l'UE pour regrouper la compagnie aérienne nationale et l'allemande Lufthansa

Les compagnies aériennes italienne Ita et allemande Lufthansa vont-elles enfin se marier ? Les discussions continuent entre les deux firmes, le gouvernement italien et la Commission européenne.
Article rédigé par Bruno Duvic
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un appareil de la compagnie Ita, à l'aéroport de Rome-Fiumicino le 1er mars 2022 (ALESSANDRO SERRANO / AVALON / MAXPPP)

Le point de départ de cette histoire, c’est un traumatisme national : la faillite d’Alitalia, compagnie née après-guerre en Italie et qui a mis la clé sous la porte en 2021. C’était le résultat de deux phénomènes : des années de pertes accumulées – plus de 11 milliards d’euros entre 2000 et 2020 – et un interminable feuilleton économique entre alliances avortées, privatisation manquées, reprise envisagée par les salariés. Aucune solution durable n’avait émergé et là-dessus, le deuxième phénomène : le Covid, qui avait cloué les avions au sol. Alitalia ne s’en était pas remise.

Le gouvernement italien n’avait eu d’autre choix que d’éponger les dettes et nationaliser l’entreprise, qui est devenue Ita Airways, à 100% publique, donc. Des avions d’une couleur bleu cobalt qui ont transporté 15 millions de passagers l’an dernier, chiffre d’affaires en forte hausse – mais après les années Covid, c’était attendu. La compagnie reste de dimension moyenne : une centaine d’appareils, contre par exemple plus de 200 à Air France. La première compagnie aérienne en Italie, c’est Ryanair, comme en Europe d’ailleurs.

Difficiles négociations avec Bruxelles

L’idée d’un mariage avec l’allemande Lufthansa permettrait aux deux compagnies de déployer leurs ailes plus largement, et pour l’Etat italien, deuxième dette de l’Union européenne derrière la Grèce, il n’est pas superflu de récupérer de l’argent. L’idée serait donc que Lufthansa prenne au moins 41% du capital d’Ita. Le projet de mariage a été annoncé il y a un an.

Depuis, un autre feuilleton a commencé avec la Commission européenne, très sourcilleuse sur le respect des règles anticoncurrence. C’est en effet un sujet de crispation entre Rome et Bruxelles. Il est demandé au nouvel ensemble de renoncer à certains slots, ces créneaux de décollage et atterrissage dans les aéroports, en particulier à Milan-Linate et Rome-Fiumicino ; et de renoncer à certaines liaisons pour ne pas être en position dominante, entre l’Italie et l’Allemagne ou l’Amérique du Nord. Lufthansa a fait une nouvelle série de propositions à Bruxelles cette semaine. Réponse le 13 juin, en principe. L’issue demeure incertaine.   

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