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Réchauffement climatique : l'Inde et le Pakistan en surchauffe

Avec des températures proches de 50 degrés à l'ombre, une partie de ces deux pays souffre d'une vague de chaleur record.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des hommes se reposent sous un arbres par une chaude journée d'été en Inde à Allahabad, le 28 avril 2022. (SANJAY KANOJIA / AFP)

Près de 45 degrés à New Delhi sont prévus vendredi 29 avril, nous confirme le correspondant de franceinfo Sébastien Farcis, 48 degrés au Pakistan voisin. Et le thermomètre va encore grimper. On attend jusqu'à 50 degrés ces prochains jours. Tous les ans, cette région, très peuplée, se prépare à vivre dans la fournaise, mais en juin. Pas en avril. Cette année, l'été sembre avoir deux mois d'avance, qui plus est avec des températures jamais atteintes depuis 1946.

Et il y a des conséquences importantes au quotidien. Certains États indiens comme le Rajasthan ont dû imposer des coupures de courant aux usines. Face aux systèmes de climatisation qui ne s'arrêtent jamais, lundi, l'Inde a dépassé son pic historique de demande d'électricité. Les centrales tournent à plein régime, polluent et réchauffent encore un peu plus l'atmosphère. Les autorités commencent à parler de pénurie de charbon.

Manque d'eau et incendies

La pluie est inexistante et l'eau commence à manquer. Situation dramatique pour le secteur de l'agriculture, au Pendjab plus de 20% de la récolte de blé est partie en fumée. L'an dernier, il y a eu des troubles parce que tout le monde n'avait pas accès à la ressource. Ce sont bien sûr les plus pauvres qui paient le prix le plus élevé, ceux qui travaillent dans la rue, vivent dans des bidonvilles transformés en étuve.

Une femme se raffraîchit le visage lors de la canicule, à Calcutta (Inde), le 26  avril 2022. (DEBAJYOTI CHAKRABORTY / NURPHOTO / AFP)

En Inde, il fait tellement chaud que ce sont même les ordures qui prennent feu. Depuis quatre jours à Delhi, les pompiers luttent ainsi contre l'incendie de la décharge de Bhalswa, des montagnes de déchets qui atteignent 60 mètres de haut, c'est à peu près la taille d'un immeuble de 15 ou de 20 étages. La chaleur et l'air sec accélèrent la décomposition des déchets organiques, ça produit du méthane et les flammes naissent toutes seules. La fumée toxique et qui se dégage du feu est tellement épaisse qu'elle ajoute encore à la pollution atmosphérique. La mégapole de 20 millions d'habitants n'a pas les infrastructures suffisantes pour traiter les dizaines de milliers de tonnes de déchets qu'elle produit tous les jours.

Pire à l'avenir

Le tableau est assez effrayant et le pire est à venir parce que cette canicule n'est pas un accident, elle s'inscrit dans le cadre d'un réchauffement climatique durable, inéluctable. En Inde, si vous regardez la tendance sur les 40 dernières années, chaque décennie a été plus chaude que la précédente. Dans son dernier rapport, le Giec (le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) estime que le sous-continent indien pourrait vivre sous ce climat "éprouvant", jusqu'à 250 jours par an. 250 jours où le travail en extérieur devient difficile, où vivre devient un combat. Certaines zones risquent de devenir inhabitables. Et il faut tenir jusqu'à la mousson en juin. 

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