La Suisse interdit à l'Allemagne de transmettre des munitions suisses à l'Ukraine
La Confédération Helvétique a interdit à l'Allemagne de transmettre des munitions produites en Suisse à l'Ukraine. Une interdiction d'aider l'Ukraine via l'Allemagne qui s'appuie sur le fait que la Suisse entend rester un pays neutre.
Tout d'abord neutre ne veut pas dire pacifiste, d'ailleurs la Suisse est dans le peloton de tête des pays les plus armés par habitant, avec une moyenne de 46 armes pour 100 personne, mais en l'occurrence le différend entre l'Allemagne et la Suisse porte notamment sur des livraison de munitions. Il s'agit dans ce cas précis de 12 400 munitions de 35 mm destinées au Guépard. C'est un système de défense antiaérien sur chenilles que les Ukrainiens réclament en particulier pour détruire en vol les missiles de croisière et les drones kamikazes iraniens lancés par les forces russes. L'Allemagne entend livrer 30 systèmes Guépard à l'Ukraine, mais elle manque de munitions.
Or, il faut savoir que lorsqu'un pays achète de l'armement, il y a souvent des clauses dont celle qui interdit la revente des armes achetés à d'autres pays. Ce qui explique cette demande de l'Allemagne de faire une exception et de l'autoriser vu les circonstances à réexpédier ces munitions en Ukraine. Autorisation refusée pour la deuxième fois par les Suisses. Une première demande leur avait été adressée en avril dernier. Pour appuyer sa demande, l'Allemagne explique qu'il ne s'agit pas d'armes utilisées pour l'attaque mais pour la défense, mais rien n'y fait la Suisse campe sur sa position.
La Suisse refuse d'intervenir et de soutenir l'Ukraine
La Suisse n'accepte pas en effet que ses munitions puissent servir dans un pays en guerre, parce que dans ce cas-là elle ne serait plus neutre. Il y a toutefois un peu d'hypocrisie dans la position de nos voisins helvètes : la Suisse ne prend pas parti dans le conflit, mais elle vient quand même d'accorder à l'Ukraine une aide humanitaire de cent millions de dollars. Cet argent va aider le pays à s'approvisionner en eau potable, mais aussi à réhabiliter des infrastructures énergétiques endommagées, à l'approche de l'hiver. Par ailleurs la Suisse a adopté toutes les sanctions instaurées contre la Russie par l'Union européenne depuis le 24 février, date de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Deux exemples qui montrent que la neutralité suisse est un peu poreuse, d'ailleurs certains politiques plutôt à droite dans le pays estiment que la Suisse en fait trop et que cela risque de miner ce fameux principe de neutralité. Des accusations que réfute le président Suisse, qui répète inlassablement qu'il n'en est rien.
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