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Iran : la répression se durcit, la contestation aussi

"Nous nous tenons aux côtés de celles et ceux" qui manifestent en Iran, a dit ce mercredi 12 octobre sur France 2 Emmanuel Macron. Cela fait un mois que Mahsa Amini a été arrêtée par la police des moeurs, avant de mourir trois jours plus tard. La contestation ne faiblit pas. La France "condamne la répression menée par le régime".

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une manifestation à Téhéran, en Iran, le 5 octobre 2022.  (- / AFP)

Jour après jour, malgré la censure d'internet, les ONG internationales accumulent les preuves : on sait désormais que les forces de sécurité ont, à plusieurs reprises et en plusieurs endroits, ouvert le feu sur les manifestants. On sait qu'il y a chaque jour des centaines d'arrestations et de détentions arbitraires, des cas de tortures et de viols. Iran Human Rights, une association basée en Norvège, a compté plus de 200 personnes tuées en un mois, dont 23 enfants.

L'ONG craint maintenant un bain de sang dans la ville de Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan, d'où était originaire Mahsa Amini, là où les manifestations sont les plus importantes. Sanandaj où l'armée a déployé des chars et de nombreux membres de la milice des Bassijs.

Des sanctions suppplémentaires

Comme la France, les Européens, eux aussi, condamnent cette répression : ils vont sanctionner les responsables. "La violence choquante infligée au peuple ne peut pas rester sans réponse", a dit ce mercredi sur Twitter la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

Les contours des sanctions seront confirmés lundi 17 octobre par les ministres des Affaires étrangères puis par le Conseil européen des 20 et 21 octobre. Des responsables politiques et sécuritaires iraniens, notamment ceux qui sont associés à la police des mœurs, devraient rejoindre la liste noire de l'Union : ils ne pourront plus entrer sur le sol européen et leurs avoirs seront gelés. Des mesures similaires ont déjà été prises par le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis.

Le mouvement s'étend aux universités

La révolte, elle, franchit un nouveau palier. Au-delà du voile, ce sont les fondements même de la République islamique, la corruption et la dictature qui nourrissent la colère. Une colère qui s'est déjà propagée aux universités. Scène incroyable samedi, dans une université pour filles de Téhéran, considérée comme peu politisée : les étudiantes scandent "Casse-toi" au président Ebrahim Raïssi, qui a prévu de faire une visite... et qui doit faire demi-tour.

Le mouvement fait aussi tache d'huile aussi parmi les commerçants, qui ont baissé leur rideau dans de nombreuses villes mercredi 12 octobre, et dans l'industrie. Les ouvriers d'au moins quatre raffineries sont en grève et brûlent des pneus devant l'entrée des sites. Le pouvoir craint la contagion. Les appels à la grève générale se multiplient.

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