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Conséquence de la guerre en Ukraine, la Russie pourrait faire main basse sur 500 avions de ligne occidentaux

Conséquence des sanctions économiques imposées à la Russie : les avions de ligne loués aux compagnies aériennes russes pourraient ne jamais être rendus à leurs propriétaires, des entreprises occidentales.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
 Un Airbus A320 de la compagnie Aeroflot. Photo prise le 13 juin 2018.   (YURI KADOBNOV / AFP)

Quel que soit leur pays d’attache, les compagnies aériennes ne sont pas propriétaires de tous leurs appareils. Elles en louent une grande partie. En Russie, les différentes compagnies dont la principale Aeroflot, exploitent au total 980 avions commerciaux. Plus de la moitié, 520, sont des locations, essentiellement des Boeing et des Airbus. Valeur globale : plus de dix milliards de dollars.

En vertu des sanctions internationales imposées à Moscou, les sociétés de leasing, le plus souvent basées en Europe, ont jusqu'au 28 mars pour résilier leurs contrats et récupérer leurs appareils. Mais dans les faits, cela semble difficile, voire impossible.

Seuls 24 avions ont été récupérés, selon un bailleur cité par Bloomberg

Dès l'annonce des nouvelles sanctions européennes et américaines, les compagnies russes ont suspendu leurs vols vers l'étranger. Puis ont rapatrié presque tous les avions pour les mettre à l'abri. En cas de litige, le propriétaire d'un appareil peut engager un pilote et l'envoyer dans le pays concerné pour qu'il ramène l'avion. Mais Moscou n'a visiblement aucune intention de respecter les accords internationaux, que la Russie a pourtant signés. Pour éviter d'avoir à rendre les appareils, le pays pourrait même les nationaliser. Cela lui permettrait de garder une flotte suffisante pour ses vols intérieurs.

Les loueurs feraient une croix sur leurs appareils, notamment le numéro un mondial R4. Cette entreprise irlandaise possède à elle seule, 154 des 520 avions loués à des compagnies russes. Une flotte évaluée à plus de deux milliards de dollars. Néanmoins, ses finances ne seraient pas en danger même si Moscou refuse de coopérer. Car ces avions représentent seulement 5% de son parc global.  

Ces manœuvres des compagnies russes ne suffiront pas à les préserver des sanctions

La question de la maintenance va se poser dans quelques mois. Toujours en raison des sanctions, Airbus, Boeing et tous leurs équipementiers vont refuser d'envoyer les pièces détachées des appareils.

La Russie risque alors de faire comme l'Iran, soumis à embargo depuis 1995 : acheter des pièces de contrefaçon en Chine, les fabriquer elle-même ou sortir certains avions du circuit afin de les dépecer et y piocher les pièces nécessaires pour continuer à faire voler les autres appareils. La fiabilité des vols deviendrait alors un vrai sujet.  

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