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Chine : les influenceurs sous surveillance

En Chine, le contrôle de l’internet ne cesse de se renforcer. Le régime communiste surveille en permanence les informations qui circulent sur les réseaux sociaux, et une nouvelle mesure de contrôle vient d’entrer en vigueur, concernant les influenceurs.
Article rédigé par Sébastien Berriot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une influenceuse chinoise le 9 novembre 2023 (CFOTO / NURPHOTO)

Les influenceurs en Chine sont devenus de véritables personnalités publiques, adulées par leurs fans. Certains sont suivis par des dizaines de millions d’abonnés. Une notoriété surveillée de très près par les autorités, notamment depuis que certains de ces influenceurs se sont lancés dans le traitement de l’actualité, en créant leurs propres médias sur les réseaux sociaux les plus fréquentés en Chine, comme Douyin, Weibo ou Wechat.

Il est question de politique, d’économie, des faits de société. Un phénomène susceptible de représenter un risque aux yeux du régime de Pékin qui exerce un contrôle très strict sur l’information. Et c’est donc dans ce contexte qu’une nouvelle règle vient d’entrer en vigueur : ces influenceurs, en tout cas ceux qui ont beaucoup d’abonnés (plus de 500 000 par exemple pour Douyin), ont désormais pour obligation d’afficher sur leurs pages leur véritable identité, nom et prénom.

Officiellement, il s’agit de les responsabiliser pour éviter les fake news et la désinformation, mais cette nouvelle mesure est  aussi une manière évidente de faire pression sur ces blogueurs. Une fois leur nom devenu public, ils peuvent rapidement se retrouver harcelés par des milliers d'internautes. L’un de ces influenceurs a d’ailleurs annoncé cette semaine qu’il avait effacé une large partie de ses fans, pour éviter d’avoir à publier son identité sur ses contenus numériques.

Défense des valeurs traditionnelles

Au delà de l’aspect purement politique, il y a aussi les valeurs conservatrices défendues par le régime communiste. Valeurs familiales, respect des traditions chinoises, pas vraiment en phase avec le comportement de certains influenceurs. Les autorités chinoises font la guerre par exemple aux tatouages ou aux tenues vestimentaires de certains hommes, jugées efféminées.

La régime n’hésite pas à faire disparaître purement et simplement certains influenceurs des réseaux sociaux. C’est ce qui est arrivé à la superstar de la K-Pop Lisa, bannie subitement du réseau Weibo il y a quelques jours. Aucune explication n'a été donnée, mais certains de ses fans voient là la conséquence d’une récent passage de la star au Crazy Horse à Paris.

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