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Berlin : revers électoral pour le parti du chancelier allemand Olaf Scholz

En Allemagne, le parti du chancelier Olaf Scholz se prend une grosse claque à Berlin aux élections régionales.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le chancelier allemand Olaf Scholz lors d'une réunion de campagne électorale à Berlin (Allemagne), le 9 janvier 2023. (AFP)

On pourrait dire que c'était juste une élection locale qui s'est jouée sur des enjeux locaux. Mais ça faisait 20 ans que le SPD régnait sur une capitale allemande historiquement ancrée à gauche. Aujourd'hui, les socio-démocrates sont devancés de 10 points par les conservateurs (28,2%).

Non seulement, ils ont perdu, mais en plus, ils enregistrent leur plus mauvais résultat depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, au coude-à-coude avec les écologistes. Ils sont à environ 18% (les résultats ne sont pas encore définitifs) et espèrent ne pas être relégués en troisième position. Déroute pas facile à digérer. La maire sortante, Franziska Giffey, qui va avoir du mal à rester en place, parle d'une "soirée amère" et d'une "situation difficile" pour son parti.

Le SPD pourrait devoir se contenter d'une place de partenaire "junior" dans la future coalition – même si tous les scénarios sont encore possibles. Les négociations seront difficiles, aucune grande formation ne se disant prête à gouverner avec la formation de l’ancienne chancelière Angela Merkel.

Une faible participation

L'élection du parlement régional du Land de Berlin n'a pas du tout motivé les foules : moins de 64% de participation. Sans doute parce que les Berlinois ont déjà voté pour ce scrutin, le 26 septembre 2021, le même jour que les élections nationales qui ont porté Olaf Scholz à la chancellerie. Sauf que ça avait été catastrophique : files d'attente interminables, bulletins manquants... On avait même annoncé des résultats alors que des habitants votaient encore. L'élection avait finalement été annulée, et reprogrammée le 12 février 2023.

Entre-temps, les sociaux-démocrates ont payé le mécontentement des habitants sur les problématiques de logement et de circulation, les écoles et les transports publics, ou encore le retard pris par les travaux du nouvel aéroport Willy-Brandt, le tout "loin des clichés sur l’efficacité allemande, et qui en font la risée du reste du pays” dit la Deutsche Welle. Ils ont aussi été critiqués en raison du chaos la nuit du nouvel an à Berlin, quand pompiers et policiers ont été bombardés de feux d'artifice dans les quartiers populaires. L'opposition les a accusés de laxisme.

Le chancelier allemand fragilisé

Ce mauvais résultat est un signal d'alarme qui ne remet pas en cause la coalition tricolore au pouvoir, mais qui affaiblit Olaf Scholz. D'abord, il confirme l'érosion globale du SPD. Ensuite, un changement de majorité dans le land de Berlin aura un impact au Bündesrat, la chambre haute du parlement fédéral qui représente les 16 landers. Scholz y perdra des sièges précieux pour faire passer les réformes en cours: les votes risquent de devenir plus compliqués.

Enfin parce que les autres partis de sa coalition (le FDP et les Verts) reculent eux aussi. Le tout dans un contexte de forte inflation, de débats autour des livraisons d'armes à l'Ukraine. Le gouvernement est déjà critiqué pour ses atermoiements et son manque de leadership.

Trois élections régionales vont se tenir ces prochains mois (dans la ville-État de Brême en mai, en Bavière et en Hesse en octobre). Nul doute qu'Olaf Scholz va les surveiller de près.

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