À Berlin, le mur a quasiment disparu
La planète tourne et vous posez le doigt sur le mur de Berlin, à l’occasion des 30 ans de sa chute. Des morceaux ont été éparpillés un peu partout dans le monde mais à Berlin, il n'en reste quasiment rien.
Pour quelqu’un qui débarque aujourd’hui à Berlin sans connaître l’Histoire, le mur est quasiment invisible. Introuvable. Il y a bien un tracé au sol, tout au long des 156 kms de l’ancienne démarcation. Mais ce tracé est très discret : une double rangée de pavés foncés, tout simples, avec l’inscription de temps à autre, Berliner Mauer, Mur de Berlin, 1961 / 1989. Il passe, ici à travers une rue, là à travers un parc ou une place. Mais si vous en ignorez l’existence, vous ne le repérez pas.
En fait, la démolition s’est opérée très rapidement après novembre 1989, avec force pelleteuses, grues, bulldozers. Un an après, il n’y avait plus du tout de mur dans le centre-ville de Berlin, et deux ans plus tard, plus rien nulle part. C’était la traduction d’une volonté politique, tourner cette page de l’Histoire. Mais ça peut presque donner l’impression d’une négation de la Mémoire.
Un mémorial dans le centre de Berlin
Il reste deux endroits où on peut encore se faire une idée de ce qu’était le mur. Le premier, c’est en effet le mémorial de Bernauer Strasse, où il y a un musée ; et où a été conservé tout le dispositif de l’époque, avec les murs, les miradors, le chemin de ronde, le no man’s land. Le tout sur un espace malgré tout limité : 64 mètres au total, coincés entre deux panneaux métalliques. Comme une petite maison témoin.
Le deuxième lieu, c’est ce qu’on appelle East Side Gallery, près de la rivière Spree. Là, c’est la version du mur vu de l’Ouest, avec toutes les peintures d’artistes, 118 artistes au total. Ca s’étale sur un peu plus d’un kilomètre. C’est un peu l’image d’Épinal du mur de Berlin, la carte postale que tout le monde a vue. Et puis c’est à peu près tout .
Quelques bouts du mur chez des habitants
C’est un aspect moins connu. Et plus difficile à quantifier parce que ce n’est pas du domaine public. Quelques habitants ont réussi à cacher des pans du mur, pour les soustraire à la destruction. Par exemple dans le quartier de Pankow, au nord de la ville.
Et puis il y a ceux qui ont fait du business. Ici on les surnomme les "Mauerspecht". Ils ont récupéré ce qui était possible au moment où ça partait aux gravats. Et ils ont revendu, des petits bouts, des gros bouts. Le plus célèbre d’entre eux s’appelle Volker Pawlowski. Il était simple ouvrier dans l’ex-RDA et il a transformé ce business en une malle aux trésors.
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