Cet article date de plus de six ans.

Le monde de Marie. En Pologne, environ 500 travailleurs détachés nord-coréens vivent dans des conditions atroces

Il y a quelques années, on parlait du plombier polonais pour symboliser le problème des travailleurs détachés, mais la Pologne aussi a les siens. Et certainds de ces ouvriers viennent de Corée du Nord.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un chantier de construction en Pologne. (MAXPPP)

Impossible d’avoir le nombre exact de travailleurs nord-coréens actuellement employés en Pologne, les autorités et les compagnies qui les emploient se font très discrètes. Ils seraient environ 500, principalement employés sur les chantiers navals à Gdansk par exemple, mais aussi dans les fonderies, la fabrication de containers ou encore d’autres emplois industriels.

Des conditions de vie indignes

Leurs conditions de travail de ces Nord-Coréens sont atroces. Ils sont logés ensemble dans des dortoirs insalubres dans le meilleur des cas. On a vu en effet des ouvriers nord-coréens dormir en plein hiver dans les containers qu’ils fabriquaient, par exemple.

Même en territoire étranger, ils ne sont pas libres de leurs mouvements, confinés dans leurs quartiers en dehors des heures de travail et surtout, surveillés en permanence par un membre du parti qui ne les quitte pas d’une semelle pour veiller à ce qu’ils ne soient pas "contaminés" par le capitalisme occidental. 

Une source de revenus pour Pyongyang

Le salaire moyen de ces travailleurs tourne autour de 300 euros par mois, mais le gouvernement nord-coréen en prélève une part qui va parfois jusqu’à 80% de la somme. Mine de rien, c'est une intéressante source de revenus en devises étrangères pour la Corée du Nord, environ 500 millions de dollars par an.

C'est justement là qu’il y a un petit problème. Pas seulement parce que le président américain Donald Trump a très solennellement demandé à l’ensemble de ses partenaires de couper toute relation commerciale avec la Corée du Nord, mais aussi parce que le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté en décembre dernier une résolution exigeant des pays membres que soient renvoyés chez eux tous les travailleurs détachés venus de Corée du Nord, après le dernier tir de missile. La Pologne, qui a toujours une ambassade en Corée du Nord, passe outre. Jusqu’à quand ?

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.