Cet article date de plus de six ans.

Le monde de Marie. Au Zimbabwe, une brigade de femmes lutte contre le braconnage des éléphants

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Vendredi, retour sur le trafic de l’ivoire, et de la lutte contre le braconnage d’éléphants et de rhinocéros.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La brigade "Akashinga", composée uniquement de femmes, contribuent à protéger les éléphants du braconnage.  (MARTIN BUREAU / AFP)

Les éléphants du Zimbabwe peuvent se détendre. Ils ont maintenant de nouveaux anges gardiens. De "nouvelles" anges aurait-on envie d’ajouter, puisque ces nouveaux défenseurs de l’environnement, installés dans la vallée du Zambèze, sont des brigades de femmes regroupées par l’alliance internationale anti-braconnage, sous le nom de "Akashinga". Avant elles, il y avait eu les Mambas Noirs, première brigade de femmes à surveiller le Kruger Park, l’un des plus grands parcs nationaux du monde.

Une nécessité économique

D’où vient Akashinga ? D’un bilan économique, aurait-on envie de dire. Plus sérieusement, ces nouvelles gardes appartiennent toutes à des communautés qui vivaient et tiraient profit de ce qui était auparavant considéré comme une zone de chasse. Une de ces régions où on pouvait encore négocier une tête de lion comme le fit ce dentiste américain qui s’attira la haine du monde entier en abattant un vieux lion.

La mort de ce lion, qui s’appelait Cecil, a quelque peu sonné le glas de la chasse au gros gibier, mais pas des braconniers qui du coup, ont un boulevard, laissant ainsi les animaux de la réserve sans défense. Laissant aussi sans ressources des économies locales qui reposaient sur cette activité. Et ce sont les femmes, les premières touchées par ce manque à gagner. D’où l’idée de faire travailler des femmes.

Un salaire directement réinvesti dans l'économie locale

Elles sont trente-six à s’être enrôlées. Toutes ont subi un entraînement militaire très dur mais seules trois d’entre elles ont abandonné. Cette brigade a offert une opportunité à celles qui élevaient des enfants seules. Leur salaire de "ranger "est également directement réinvesti dans l’économie locale ou dans un bout de terre qu’elles exploitent pour en tirer d’autres revenus. En cinq mois d’activité, elles ont rapporté plus d’argent à la communauté que pendant n’importe quelle période de chasse. Dernier détail : toutes les femmes de la brigade Akashinga sont vegan.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.